Le député de La France insoumise Alexis Corbière a accusé dimanche Emmanuel Macron d'avoir reçu illégalement des "cadeaux" durant sa campagne présidentielle - d'importantes remises sur la location de salles -, s'appuyant sur des révélations de Mediapart.
"Des grandes sociétés qui lui attribuaient des salles à bas prix". "J'observe que le président Macron, concernant les comptes de campagne, il a eu des cadeaux, ce qui est totalement illégal, de la part de grandes sociétés qui lui attribuaient des salles à bas prix", a dénoncé le député de Seine-Saint-Denis lors de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3 .
L'ancien trésorier du PS Jean-François Debat avait lui aussi relayé samedi sur Twitter les informations de Mediapart, soulignant que "tout 'geste commercial' d'une entreprise à un candidat est totalement illégal et entraîne l'inéligibilité du candidat". "Inconcevable excuse de GL Events et du staff Macron. Et quid du contrôle des comptes de campagne ?", s'était-il interrogé. Selon Mediapart, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) "a relevé les promotions exceptionnelles, parfois 'd'un pourcentage anormalement élevé'", accordées par le champion de l'événementiel GL Events à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron.
On rappelle que tout « geste commercial » d’une entreprise a un candidat est totalement illégal et entraîne l’inéligibilité du candidat. C’est juste la loi. Inconcevable excuse de GLEvents et du staff #Macron. Et quid du contrôle des comptes de campagne? #TresVieuxMondehttps://t.co/MYUv5Xz2bU
— Jean-François Debat (@JFDebat) 28 avril 2018
Des promotions "normales" et "habituelles" ? D'après le site d'information en ligne, la note de la CNCCFP mentionne une facture pour la location de matériel à l'occasion d'un meeting le 10 décembre 2016, "subitement rabotée de plus de 9.000 euros pour passer de 39.490 euros à 29.663 euros". "D'autres prestations ont aussi été sabrées à coup de -30%, -50%. Parfois même intégralement", affirme Mediapart. La location de la salle principale de la Mutualité, pour le meeting parisien du 12 juillet 2016, initialement facturée 14.129 euros, aurait ainsi fait l'objet d'une remise de 100%. GL Events, sollicité par la CNCCFP, a expliqué en octobre que ces "remises (...) correspondent à une négociation commerciale habituelle avec un organisateur d'événements".
L'expert-comptable de la campagne d'Emmanuel Macron a fait écho à cet argument en faisant valoir que ces promotions "sont normales et régulières dans une optique de fidélisation de la clientèle". "La commission s'est satisfaite de ces explications", note Mediapart, qui assure qu'un autre candidat, François Fillon, n'a pas bénéficié de telles remises. "Au cours de la campagne présidentielle, le mouvement est parvenu à tenir les coûts des différents événements grâce à une approche agressive des négociations commerciales", a de son côté expliqué l'Élysée sollicité par Mediapart.