C'était l'un des regrets qu'il avait exprimé dans son livre Les leçons du pouvoir, publié en avril dernier. Mardi, François Hollande, en visite à Périgueux pour la promotion de son ouvrage, s'est exprimé sur Jérôme Cahuzac, tout juste condamné à quatre ans de prison dont deux ferme et 300.000 euros d'amende pour fraude fiscale, évoquant une "sanction exemplaire".
"La justice devait passer parce que l'acte était grave", a indiqué l'ancien chef de l'État socialiste (2012-2017). "Grave d'exercer une responsabilité, et notamment au ministère des Finances, alors qu'il y avait une fraude. Grave, parce qu'il y avait eu mensonge. Mensonge à mon égard, mensonge à l'égard de la représentation nationale. Grave parce qu'il s'agissait d'un homme public qui devait être exemplaire. À partir de là, la sanction, celle qui a été prononcée par la justice, elle est exemplaire (...), a poursuivi François Hollande.
"Il avait menti au Président de la République". "Je n'ai à avoir aucun regret sur ce qu'a été mon attitude", a ajouté l'ex-président qui reconnaît dans son ouvrage "qu'il aurait dû" faire partir son ministre du Budget dès le début de l'enquête en 2013. "J'avais dit à Cahuzac que j'attendais qu'il dise très clairement ce qu'était la vérité et il ne l'a pas dite. Et non seulement il avait menti au président de la République, au Premier ministre, mais à la Représentation nationale, c'est-à-dire à l'Assemblée nationale qui l'écoutait et voulait savoir ce qu'était la réalité de ces fameux comptes", a expliqué François Hollande.
"Donc c'était extrêmement douloureux de voir un homme qui avait des compétences, sans doute beaucoup de talents, qui mentait effrontément et qui donc devait subir les foudres de la justice et être écarté. Si j'ai un regret c'est de ne pas l'avoir écarté plus tôt".