Marine Le Pen comptait sur une consultation à distance des adhérents du Front national pour supprimer le poste de président d'honneur du parti et ainsi écarter définitivement son père. Il n'en sera pas ainsi. A la suite d'un recours de Jean-Marie Le Pen, le juge des référés du tribunal de Nanterre a suspendu mercredi ce vote par courrier et estimé qu'un congrès devait se tenir physiquement.
Pendant que son père triomphait, Marine Le Pen a réagi très sèchement à cette décision et annoncé son intention de faire appel. "La justice semble dépenser beaucoup d’énergie à conserver à Jean-Marie Le Pen sa capacité de nuire au Front National, faisant fi du comportement et des propos tenus par ce dernier", assène le FN dans un communiqué.
La justice accusée d'outrepasser ses prérogatives. "La justice en référé, outrepassant évidemment ses prérogatives, veut forcer le FN à organiser un congrès physique qui ne pourra évidemment pas réunir l’intégralité des 51 551 adhérents à jour de cotisation qui doivent pourtant pouvoir s’exprimer sur l’avenir de leur mouvement", poursuit la direction du FN, qui dénonce "une ingérence empêchant le fonctionnement normal d’un parti politique, mais aussi une grave entrave à la démocratie la plus élémentaire".
Jean-Marie Le Pen "a peur du peuple". Le communiqué a également des mots très durs pour Jean-Marie Le Pen. "Les adhérents jugeront très sévèrement l’ancien président du Front national qui utilise tous les moyens afin de les empêcher de s’exprimer et démontre ainsi qu’il a, comme les tenants du système, peur du peuple", assure le FN. Il n'empêche, Marine Le Pen n'est pas au bout de ses peines.