A quelques heures de la visite du président de la République donnée aux 150 membres de la convention citoyenne pour le climat, Agny Kpata, membre de ladite convention, était sur Europe 1 pour expliquer son fonctionnement et ses attentes.
Elle rappelle l'objectif de cette convention, qui est de "faire prendre conscience à la population qu’il y a cette urgence climatique et qu'il faut en avoir conscience aux échelles locale et nationale". La quatrième session débute ce weekend et se tient au Conseil économique, social et environnemental (Cese).
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Les sessions de travail sont étalées du 4 octobre jusqu'au au mois d'avril, période à laquelle la convention pour le climat devra rendre ses propositions. Le président s’est engagé à les reprendre telles quelles et à les soumettre soit à un vote du parlement, soit à un référendum, soit à un décret. "Ce sont d’abord les parlementaires qui vont travailler sur nos propositions, pas directement le président, sauf s’il y a un recours aux décrets", indique Agny Kpata.
Cinq groupes de travail thématiques
Mais concrètement, comment fonctionne cette convention pour élaborer ses propositions ? "C’est une forme inédite de démocratie participative citoyenne", se réjouit Agny Kpata. Elle précise : "Nous sommes répartis en cinq groupes thématiques : 'produire et travailler', 'se nourrir', 'se loger', 'se déplacer' et 'consommer'. Moi je suis dans le groupe 'produire et travailler'". Il y a par ailleurs des réunions dans l'hémicycle avec les 150 membres réunis pour travailler sur des questions plus larges ou pour consulter un intervenant qu'ils ont sollicité.
Sur les trois premières sessions de travail, plusieurs experts ont été consultés sur des thématiques telles que l'économie, le social ou encore l'entreprise et les syndicats.
Vendredi, c'est donc le président de la République qui a été appelé alors que certains observateurs critiquent une convention artificielle et sans avenir. "La force de la convention est qu’il n’y a pas d’étiquette politique", commence Agny Kpata à ce propos. Elle poursuit : "Il ne faut pas oublier que cette convention reste une lettre de mandat politique car, finalement, nous sommes mandatés par le gouvernement pour répondre à cette question : comment réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030 ?"
Pour autant, conclut-elle, "la convention n’est pas là pour faire le bilan du président et on ne pourra pas l'obliger à faire quoique ce soit".