COP 21 : en Chine, Hollande sort les grands moyens

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R.D. avec David Doukhan, envoyé spécial en Chine , modifié à
En déplacement en Chine, le chef de l’Etat ne va pas ménager sa peine pour lancer le sprint final vers la grande conférence sur le climat qui se tiendra à Paris à partir du 30 novembre. 

Deuxième économie du monde mais aussi premier pollueur, la Chine sera évidemment l’un des acteurs majeurs de la conférence de l’ONU sur le climat (COP 21) qui s’ouvrira fin novembre à Paris. François Hollande le sait bien, et c’est pour préparer au mieux cette conférence de Paris, pour l’heure mal engagée, que le président de la République est depuis lundi, et pour deux jours, l’hôte de Xi Jinping, le président chinois. Et il compte bien se démener pendant ces deux jours. "Je suis en Chine pour obtenir des autorités chinoises la possibilité d'un accord global et ambitieux pour permettre de limiter à deux degrés le réchauffement" de la planète, a déclaré François Hollande à son arrivée lundi matin à Chongqing, mégapole industrielle du sud-ouest du pays.

Une importante délégation. François Hollande ne se rend évidemment pas seul en Chine. Le chef de l’Etat est accompagné d’une impressionnante délégation de 120 personnes. Parmi elles, cinq ministres, 70 chefs d’entreprises, mais aussi une vingtaine d’artistes, dont le cinéaste Jean-Jacques Annaud, très respecté dans la République populaire pour son film Le dernier loup. Par ailleurs, François Hollande a lui-même choisi le cadeau qu’il offrira à son homologue chinois Xi Jinping, un buste de Victor Hugo.

La France en veut plus. Pas sûr, toutefois, que ces efforts diplomatiques suffisent. Car sur le climat, la Chine, certes, bouge, mais tout doucement. Une chose est sûre, les efforts consentis par la superpuissance en vue de la COP 21 ne seront pas suffisants pour atteindre l’objectif avoué de la limitation, d’ici la fin du siècle, de deux degrés de réchauffement climatique. Alors François Hollande vient en Chine pour demander d’abord une accélération de la part des Chinois. Pour l’instant, le pays prévoit une baisse de ses émissions de gaz à effet de serre à partir de 2030. L’Elysée aimerait qu’elle intervienne bien avant.

Un mécanisme de révision présenté comme une victoire. Certes, Xi Jinping devrait accepter un mécanisme de révision tous les cinq ans des objectifs climat. L’Elysée ne se privera pas de le présenter comme un progrès majeur. Mais la réalité, c’est que tant que les objectifs chiffrés ne seront pas plus ambitieux, les choses ne bougeront pas. A quatre semaines du rendez-vous parisien, François Hollande se lance dans un long et intense sprint pour maquiller l’échec annoncé de la COP 21. Et ce sprint, il a commencé lundi en Chine.