Une nouvelle cartographie de l'épidémie et de nouvelles mesures pour les grandes villes, dont Paris. Ce mercredi, lors de son deuxième point hebdomadaire sur le coronavirus, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé de nouvelles restrictions sanitaires alors que la "situation continue de se dégrader", autant sur le plan national qu'au sein de certaines régions. Mais Olivier Véran l'affirme, "en faisant plus attention aux gestes barrières nous réussirons à vaincre ce virus". Il a donc présenté trois nouveaux niveaux d'alerte qui engendrent de facto de nouvelles mesures restrictives applicables pour 15 jours et réévaluées chaque semaine.
Le virus continue de circuler
Olivier Véran a entamé son discours en prévenant d'emblée que le virus continue de circuler en France et que la situation épidémique s'en trouve donc "globalement dégradée". Par exemple, le taux de reproduction du virus reste supérieur à 1 et le taux de positivité des tests est passé, en une semaine, de 5 à plus de 6% (6,2% ce mercredi soir). Par ailleurs, les patients Covid-19 représentent 19% de l'ensemble des patients admis en réanimation sur tout le territoire, soit 950 personnes. De ce fait, des "mesures complémentaires" sont nécessaires.
Ces mesures sont prises au niveau local et s'appuient sur trois indicateurs : le taux d'incidence (le nombre de cas positifs pour 100.000 habitants), le taux d'incidence chez les plus de 65 ans, qui sont particulièrement fragiles face à la maladie, et la part des patients atteints du coronavirus dans les services de réanimation.
69 départements en zone "d'alerte"
Est considérée comme "zone d'alerte" les territoires où le virus circule nettement, avec un taux d'incidence de plus de 50 cas positifs pour 100.000 habitants. Dans chacun des 69 départements concernés, les fêtes privées, comme les mariages, doivent se faire en petit comité, c'est-à-dire avec moins de 30 personnes. Les préfets de ces territoires pourront également prendre de nouvelles mesures "pertinentes" si la situation se dégrade, a précisé Olivier Véran.
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Parmi les villes en zone d'alerte mais qui menacent de passer au niveau de vigilance supérieur, on trouve par exemple Tours, Strasbourg, Dijon ou Clermont-Ferrand.
Paris et dix autres grandes villes en zone "d'alerte renforcée"
Viennent ensuite les zones dites "d'alerte renforcée", où le taux d'incidence est supérieur à 150 cas positifs pour 100.000 habitants dans l'ensemble de la population, et plus de 50 chez les plus de 65 ans. Dans ces endroits, la jauge de rassemblement est abaissée de 5.000 à 1.000 personnes à compter de samedi. Les grands événements comme les fêtes étudiantes y sont interdits, les salles de sports sont fermées et les rassemblements limités à 10 personnes dans l'espace public. Par ailleurs, une fermeture anticipée des bars sera mise en place dès lundi. L'heure de fermeture doit être déterminée par les préfets mais ne pourra excéder 22 heures dans tous les cas, a indiqué Olivier Véran.
Les villes qui font désormais partie de cette zone sont Bordeaux, Lyon, Nice, Lille, Saint-Etienne, Montpellier, Paris et sa petite couronne, Toulouse, Rennes, Rouen et Grenoble.
La Guadeloupe et Aix-Marseille en zone "d'alerte maximale"
Les zones dites "d'alerte maximale" sont celles où la situation sanitaire est la plus tendue, avec un taux d'incidence supérieur à 200 cas positifs pour 100.000 habitants, et de plus de 100 cas pour 100.000 chez les plus de 65 ans. Dans ces zones, les patients Covid représentent également plus de 30% des admis en réanimation. Là, les mesures sont encore plus strictes. À compter de samedi, les bars et les restaurants seront totalement fermés, tout comme l'ensemble des établissements recevant du public qui n'ont pas de protocole sanitaire strict. Cela ne concerne donc ni les cinémas, ni les musées, ni les théâtres par exemple.
Sont placées dans cette zone d'alerte maximale la métropole Aix-Marseille et la Guadeloupe.