Emmanuel Macron l'avait déjà annoncé mardi lors de son allocution : le confinement destiné à lutter contre le coronavirus va être assoupli. Mais "il est prématuré de parler de déconfinement", a prévenu Jean Castex jeudi matin, lors d'une conférence de presse destiné à préciser la future stratégie du gouvernement.
Ce qui change dès ce samedi
Les commerces non essentiel pourront rouvrir avec un protocole sanitaire renforcé. La jauge est notamment portée à 8m² par client, hors salariés. La présence de gel hydroalcoolique est obligatoire. "Les mesures de fermeture de certains rayons dans les grandes surface seront levées également à cette date", a précisé Jean Castex. "Lorsqu'un couple ou un parent avec son enfant entrent dans un commerce, ils compteront comme une seule personne", a ajouté Alain Griset.
Les commerces de plus de 400 m2 devront pour leur part mettre en place un système de comptage à l’entrée, avec un sens unique de circulation, a précisé le ministre aux PME Alain Griset. La capacité d'accueil maximale devra aussi être précisée aux clients dès leur entrée dans le magasin.
Les commerçants pourront étendre leurs horaires jusqu’à 21 heures. Les ouvertures le dimanche seront facilitées par le biais de dérogations.
Les auto-écoles pourront également rouvrir partiellement pour la préparation des examens pratiques à partir de samedi. Les examens théoriques continueront toutefois de se préparer à distance. La reprise des cours de conduite devra se faire "dans le respect du protocole sanitaire qu'elles appliquaient précédemment, mais la préparation des épreuves théoriques continuera de se faire à distance", a précisé le chef du gouvernement.
Les visites de logements seront pour leur part autorisées "pour les professionnels comme les particuliers, là encore dans le respect du protocole sanitaire applicable", a encore annoncé Jean Castex.
Les commerces culturels (disquaires, galeries d'art; salles de vente) rouvriront également dès samedi.
Les changements prévus sous condition
Si la situation sanitaire continue à s'améliorer, les salles de cinéma, les théâtres et les musées pourront rouvrir à leur tour le 15 décembre, lorsqu'un couvre-feu national nocturne replacera le confinement en vigueur depuis le 29 octobre. "Une tolérance sera permise pour que les spectateurs finissant à 21 heures puissent rentrer chez eux", a également précisé la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. Les tickets de spectacle ou de cinéma vaudront justificatifs.
"Les conservatoires et les écoles de musique pourront à nouveau, le 15 décembre, proposer des cours. Hormis dans des disciplines comme le chant, malheureusement trop risqué en termes de propagation du virus", a ajouté la ministre.
En outre, à partir du 20 janvier, après des fêtes de fin d'année placées sous haute surveillance, les restaurants - mais pas les bars - pourront accueillir à nouveau des clients, là aussi si tout va bien. "Nous allons très fortement accompagner les professionnels de ce secteur, en veillant financièrement à ce qu’ils puissent tenir le coup", a promis Jean Castex.
Les stations de ski pourront rouvrir durant la période des fêtes de fin d'année, mais les remontées mécaniques devront rester fermées, a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex, promettant d'aider les communes et professionnels concernés.
"Bien entendu, il sera loisible à chacun (...) de se rendre dans ces stations pour profiter de l'air pur de nos belles montagnes, des commerces - hors bars et restaurants - qui seront ouverts. Simplement, toutes les remontées mécaniques et les équipements collectifs seront fermés au public", a déclaré le Premier ministre.
Plusieurs aides prévues pour soutenir l'économie
Jean Castex a annoncé jeudi vouloir faire de 2021 "l'année de la gastronomie française" afin d'aider les restaurants. Plaidant pour "valoriser le savoir-faire de nos bars et restaurants" ou encore pour "les aider à moderniser leur outil de travail", le Premier ministre a indiqué qu'il désignerait "une personnalité qualifiée pour préparer ce grand chantier en lien étroit avec les professionnels".
Une aide "de 15% à 20%" du chiffre d'affaires sera accordée aux entreprises des secteurs affectés par la crise comme l'hôtellerie, le tourisme ou l'événementiel, et dont le chiffre d'affaires a chuté "au moins de moitié", a encore indiqué jeudi le Premier ministre. Le chef du gouvernement a rappelé le nouveau mode de calcul du Fonds de solidarité pour les entreprises qui resteront fermées en décembre, sur la base de 20% du chiffre d'affaires réalisé pendant la même période de 2019, lorsqu'il est plus favorable que l'aide de 10.000 euros.
Le chef du gouvernement a encore annoncé jeudi une aide pour les travailleurs précaires, saisonniers, intermittents ou extras, qui "travaillaient beaucoup" l'an dernier, avec une "garantie de ressource de 900 euros par mois" jusqu'en février 2021. "Il s'agit d'une réponse exceptionnelle pour les 400.000 extras de la restauration, (...) les permittents de l'événementiel ou d'autres secteurs inscrits à Pôle emploi", a déclaré le Premier ministre, la ministre du Travail Elisabeth Borne précisant que l'aide concernera "ceux qui ont travaillé plus de 60% du temps en 2019".
La Garantie jeunes bénéficiera en 2021 à "au moins 200.000 jeunes", soit un doublement de ses bénéficiaires, a encore annoncé jeudi le Premier ministre. La Garantie jeunes propose une allocation mensuelle (d'un montant maximal de 484 euros) et un accompagnement renforcé en mission locale pendant un an aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont "ni en emploi ni en études ni en formation" et "en situation de précarité financière".
Jean Castex a aussi annoncé jeudi une montée en puissance du dispositif d'aide aux jobs étudiants qui vont passer de 1.600 à 20.000 emplois, pour accompagner "les décrocheurs" pendant les premières années de leurs études. "Nous allons créer 20.000 jobs étudiants dont la mission sera de venir en soutien des étudiants décrocheurs notamment au cours des premières années", a déclaré le Premier ministre. "Ces contrats seront passés par les Crous pour une durée de 4 mois, à raison de 10 heures par semaine" et représenteront un "investissement de l'Etat à hauteur de 50 millions d'euros", a-t-il précisé. Le 12 novembre, le gouvernement avait évoqué le recrutement de 1.600 étudiants de novembre à janvier.
"Impératif" de "limiter" le nombre de convives à Noël et au Nouvel An
Il sera "impératif" de "limiter" le nombre de convives pour célébrer les fêtes de Noël et du Nouvel An en raison de l'épidémie de Covid-19, a enfin averti jeudi le Premier ministre Jean Castex. Le couvre-feu, qui sera mis en place le 15 décembre, sera "levé à titre dérogatoire les 24 et 31 décembre" mais "cela ne veut pas dire que nous pourrons fêter Noël ou le Nouvel An comme les années précédentes" car "ces moments de rassemblements festifs et amicaux, où l'on baisse la garde et porte moins le masque, sont particulièrement risqués".
"Il est donc impératif que vous limitiez le nombre de personnes à table et évitiez les rassemblements trop nombreux", a-t-il ajouté, en précisant que "des recommandations concrètes" seront annoncées avant les vacances. Mais, pour Jean Castex, il "n'est pas question" que ces fêtes familiales se privent de la présence des aînés, notamment "des grands-parents".