Le rapatriement des Français de l'étranger est en cours mais relève d'une "terrible galère", expliquait jeudi Anne Genetet, députée LREM des Français de l'étranger, au micro d'Europe 1. Quelque 30.000 Français seraient encore coincés à l'extérieur de nos frontières en raison de l'épidémie de coronavirus qui sévit partout dans le monde, mais en passe de rentrer, assure Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, vendredi sur notre antenne.
Un délai de "4 ou 5 jours"
"Après dix jours d'effort, il reste encore 30.000 de nos compatriotes à acheminer vers la France. C'est un travail que nous menons nuit et jour dans des situations parfois très compliquées", affirme le ministre. “Nous avons fait une action collective considérable, mise en place avec le secrétaire d’État aux transports, Air France et Transavia", détaille-t-il, pour "identifier où se trouvaient les Français, voyageurs, touristes, qui voulaient rentrer", ce qui a déjà permis de rapatrier selon lui "100.000 personnes en un délai très court". 140 pays seraient concernés.
Si le délai de rapatriement peut sembler long aux familles, le ministre assure qu'"aucun cas ne sera sous-estimé" et que le gouvernement fait son maximum malgré les difficultés liées aux "mises en œuvres brutales à la fois de fermeture des aéroports, des espaces aériens, avec des arrêts brutaux et souvent sans prévenir" dans certains États. "Je pense notamment à nos compatriotes qui sont au Pérou, que nous allons réussir à ramener même s’il faudra passer par l’aéroport militaire", assure-t-il encore. Il espère que "dans 4 ou 5 jours", l'opération de rapatriement sera terminée.
Quid des Français résidents à l'étranger ?
Quant aux Français résidents à l'étranger, ce qui d'après Jean-Yves Le Drian correspond à 3 à 3,5 millions de personnes (résidents, expatriés, binationaux), la situation est un peu différente. "Il faut qu’ils suivent les mêmes mesures et préconisations qu’en France : se confiner, éviter les contacts, éviter de voyager, suivre les mêmes normes pour passer ce moment difficile", conseille le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. "La logique vaut pour tout le monde. Il faut rester chez soi, puisque ces résidents ont leur chez eux."
Le cas particulier australien : des dispositifs de retour bientôt mis en place
Mais justement, tous n'ont pas leur "chez eux". En Australie, avec le confinement, beaucoup ont perdu leur emploi. "Ceux qui sont sujet à une vulnérabilité particulière au regard de leur condition sanitaire doivent faire part de leur situation au consulat ou l’ambassade la plus proche", rappelle le ministre. "L'Australie est un cas particulier : il s’agit surtout de jeunes étudiants qui faisaient partie d’une opération PVT (programme vacances/travail)", précise encore Jean-Yves Le Drian
Avec le confinement, alors que ces jeunes travaillaient souvent dans des boutiques, des bars, des restaurants, ils se trouvent désormais sans activité mais aussi sans ressource. "Nous allons mettre en place un dispositif de retour de ces jeunes à partir de vols d'Air France et de Qatar Airways qui vont être initiés très rapidement, et qui leur permettront sans que ce soit trop cher de rentrer en France", affirme le ministre. qui appelle toutefois "ceux qui ont un emploi sur la durée" à "rester s'ils le peuvent."
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