"Je suis un peu en colère", pose Rachida Dati, lundi. Invitée de la matinale d'Europe 1, la candidate LR à la mairie de Paris, arrivée deuxième du premier tour, à près de huit points de la maire sortante Anne Hidalgo (PS), dénonce une élection "biaisée" car organisée au lendemain de l'annonce par le Premier ministre de mesures drastiques pour limiter la propagation de l'épidémie de coronavirus. "Les décisions prises par Edouard Philippe ont fortement impacté le scrutin", estime-t-elle.
"Cette élection de premier tour a été biaisée"
"On a eu les annonces d'Edouard Philippe samedi soir, il n'avait pas consulté les groupes politiques", assure Rachida Dati. Après que le Premier ministre a annoncé la fermeture des commerces non essentiels et appelé les Français à rester chez eux, tant que possible, "on a été débordés par le nombre d'appels" d'électeurs déplorant le fait de ne pas pouvoir faire de procurations, poursuit la candidate LR.
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"On ne fait pas de demi-mesures", appuie alors Rachida Dati, pointant le décalage entre le discours d'Emmanuel Macron, qui avait annoncé la fermeture des écoles sans appeler au confinement, jeudi, et celles d'Edouard Philippe samedi. "Cela ne permet pas d'exercer son devoir citoyen et la démocratie dans de bonnes conditions", juge-t-elle. "Cette élection de premier tour a été biaisée."
"Les décisions ne doivent pas être prises à la veille d'un scrutin"
Sans se prononcer sur le maintien ou non du second tour compte tenu de l'aggravation de la crise sanitaire, la candidate LR demande que le choix soit fait vite. "J'en appelle, en responsabilité, à ce que le gouvernement, qui est le seul détenteur des informations nécessaires à la protection des Français, prenne une décision rapidement. (...) On connaît les dates, on sait que dimanche prochain, il peut y avoir un second tour. Que fait-on ?"
Si elle n'appelle pas ouvertement au report, la candidate pointe la gravité de la situation dans laquelle se trouve la France, où le dernier bilan fait état de 127 morts et 5.423 cas confirmés de coronavirus. "J'entends les médecins, j'entends les scientifiques", déclare Rachida Dati. "Il y a quand même des enjeux, ce sont les vies de nos compatriotes. (...) Les décisions ne doivent pas être prises à la veille d'un scrutin. Les décisions doivent être prises dès maintenant."