"Pour que ce coup de frein massif soit opérationnel, les écoles fermeront la durée nécessaire", a confirmé vendredi Olivier Véran. Invité de Sonia Mabrouk dans la matinale d'Europe 1, au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron pour endiguer l'épidémie de coronavirus, le ministre de la Santé et des Solidarités a notamment réagi à l'une des principales mesures prises par le chef de l'État concernant la fermeture de l'ensemble des crèches, écoles, collèges, lycées et universités.
"La durée de la fermeture sera la plus courte possible", insiste Olivier Véran, évoquant le "déchirement" que représente la fermeture des écoles. 62.000 établissements, 12 millions d'élèves et 2,7 millions d'étudiants sont concernés par cette mesure exceptionnelle étendue à l'ensemble du territoire national. "Dans le cadre d'une fermeture nationale, ce que nous voulons, c'est un coup de frein massif", assure-t-il, ajoutant que les écoles resteront fermées au minimum deux semaines.
"Arsenal de réponses"
Sur la généralisation de ces fermetures à la France entière, quand jusqu'ici seules des fermetures ciblées étaient décrétées, le ministre de la Santé l'assure : "ce n'est pas la position qui a évolué, mais l'arsenal de réponses face à la menace épidémique". Ce dernier rappelle que la stratégie est à l'anticipation, l'adaptation, la consultation et la surveillance de ce qui se passe sur notre territoire, mais aussi sur celui de nos voisins européens. L'Italie, qui a dépassé le millier de morts et les 15.000 cas confirmés, avait annoncé lundi la prolongation de la durée de fermeture des écoles et universités du pays jusqu'au 3 avril.
"LA bonne mesure"
"Ce qui est arrivé, c'est l’observation que l’épidémie a une croissance rapide sur le territoire européen, y compris en France", explique Olivier Véran, évoquant une réunion d'experts européens, américains et français, jeudi à l'Élysée. Selon le ministre, ce groupe d'experts aurait préconisé la fermeture des écoles, afin de "donner un coup de frein très important au moment où l'on atteindra une dynamique d'épidémie trop importante pour que les hôpitaux puissent faire face dans de bonnes conditions à l'afflux de malades", a-t-il ajouté.
Alors que, la veille de l'allocution du chef de l'État, Olivier Véran avait demandé la fermeture de toutes les écoles en Corse, cette mesure est, selon lui, devenue "LA bonne mesure à prendre pour anticiper augmentation de la circulation du virus". "Nous prenons les mesures face à la dangerosité du moment, mais aussi dans l’anticipation de la situation virale telle qu'elle peut être dans notre pays, à 5, 10, 15 ou 20 jours", a-t-il achevé.