Les nationalistes corses, réunis par l'autonomiste Gilles Simeoni et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, ont remporté dimanche, malgré une abstention record, une victoire historique aux élections territoriales qui leur donne les clés de la nouvelle collectivité territoriale unique. La coalition nationaliste Pè a Corsica (Pour la Corse) a obtenu 56,5% des suffrages exprimés au second tour dimanche, quasiment 40 points devant son premier poursuivant, la liste régionaliste de droite de Jean-Martin Mondoloni (18,29%).
Une abstention record. Derrière Jean-Martin Mondoloni, la liste LREM menée par Jean-Charles Orsucci obtient 12,67% des suffrages, et celle de Valérie Bozzi, soutenue par LR, 12,57%. Ces deux listes seraient légèrement devancées par Jean-Charles Orsucci (13%) qui portait les couleurs de La République en marche. Le scrutin a par ailleurs été marqué par une forte abstention, en hausse de deux points par rapport au premier tour, à 47,4% selon les résultats définitifs donnés par la préfecture.
Vittoria !!! #PèaCorsica#unpaesedafàpic.twitter.com/XVNBoXG6gy
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 10 décembre 2017
Majorité absolue à l'assemblée territoriale. Les nationalistes s'assurent ainsi d'obtenir une large majorité des 63 sièges que comptera la nouvelle assemblée territoriale, qui remplacera au 1er janvier les deux conseils départementaux et l'actuelle collectivité territoriale. Selon les premières estimations, ils pourraient compter sur 41 à 43 sièges. Les nationalistes occuperont également les 11 sièges du conseil exécutif de l'Île de Beauté, son "mini-gouvernement".
Les revendications du tandem. "Paris a aujourd'hui à prendre la mesure de ce qui se passe en Corse", a réagi la tête de la liste Gilles Simeoni. Si la question de l'indépendance n'est pas à l'ordre du jour, Pè a Corsica entend désormais avancer sur trois revendications-clés : outre l'amnistie pour les "prisonniers politiques", la co-officialité de la langue corse et la reconnaissance d'un statut de résident sont sur l'agenda des vainqueurs. Après le scrutin, Jean-Guy Talamoni a d'emblée adressé un message au gouvernement : il a assuré qu'il demanderait "à Paris d'ouvrir très rapidement des négociations", menaçant d'organiser des "manifestations populaires" et de faire "le tour des capitales européennes" en cas de "déni de démocratie".
Sta vittoria hè a vostra !
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) 10 décembre 2017
Merci à celles & ceux qui ont choisi #PèACorsica, aux militants qui ont tjrs été là, à ceux qui ns ont rejoints, à ceux qui ont mené cette campagne à nos côtés. 1 pensée particulière à nos prisonniers politiques. C'hè un paese da fà, u feremu inseme ! pic.twitter.com/jzzlNIv9Ew
Édouard Philippe s'est dit prêt à recevoir Simeoni. Édouard Philippe a appelé dimanche soir Gilles Simeoni pour lui adresser des "félicitations républicaines" après la victoire des nationalistes aux élections territoriales, en lui indiquant sa "disponibilité" à le recevoir rapidement à Paris "dès l'installation de la nouvelle collectivité", a indiqué Matignon.