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Ophélie Artaud
La crise agricole n'est pas totalement terminée, et la colère des agriculteurs pourrait être remise en lumière lors du salon de l'Agriculture, qui débute le 24 février prochain. Invité d'Europe 1 Matin Week-end, Julien Denormandie, qui vient de publier l'ouvrage "Nourrir sans dévaster", est revenu sur le sujet.

Malgré les annonces du gouvernement, la crise agricole n'est pas totalement terminée. Le Salon de l'Agriculture, qui débute le 24 février prochain, pourrait être une occasion pour les agriculteurs de remettre en lumière les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien. Invité d'Europe 1 Matin week-end, Julien Denormandie est revenu sur le sujet. L'ancien ministre de l'Agriculture vient de publier l'ouvrage Nourrir sans dévaster (ed. Flammarion), co-écrit avec Erik Orsenna.

 

Pour l'écriture de leur livre, Julien Denormandie et Erik Orsenna sont allés à la rencontre d'agriculteurs en France, et dans différents pays. Après ce qu'il a découvert lors de ces voyages, l'ancien ministre de l'Agriculture considère que "l'une des priorités, c'est de remettre de la justice, notamment vis-à-vis des importations d'aliments. Nous sommes allés au Brésil, en Ukraine, où on a des agriculteurs et des agricultures qui n'ont rien à voir par rapport à ce que nous connaissons ici. Au Brésil, lorsque des pesticides sont utilisés, c'est parfois par avion. On décrit cette scène incroyable où un avion largue des pesticides non pas sur un champ, mais sur une école", détaille-t-il.

"Ce serait une folie de considérer que le pouvoir d'achat des Français puisse être financé par le revenu des agriculteurs"

Selon lui, "l'un des sujets les plus centraux est de remettre de l'équité dans ces échanges commerciaux, qu'on appelle les clauses miroir. Je m'étais beaucoup battu en tant que ministre sur ce sujet et je crois qu'il faut aller très loin là-dessus".

Quant à la question du coût de l'alimentation, qui empêche certains consommateurs d'acheter des produits issus de l'agriculture française, Julien Denormandie considère que "ce serait une folie de considérer que le pouvoir d'achat des Français puisse être financé par le revenu des agriculteurs. Il faut absolument dissocier les deux sujets", insiste-t-il.

Mais, malgré les difficultés du monde agricole, l'ancien ministre de l'Agriculture reste positif. "Il est possible de concilier à la fois production et protection. Nous n'en avons pas le choix. Il nous faut absolument réussir à nourrir sans dévaster, dévaster l'environnement, dévaster nos agriculteurs, dévaster nos sociétés, dévaster nos solidarités", conclut-il au micro d'Europe 1.