Emmanuel Macron a annoncé jeudi à Épernay, dans la Marne, des "décisions fortes" pour les hôpitaux, qui seront présentées mercredi prochain par le Premier ministre pour répondre à la colère du personnel hospitalier manifestant contre le manque de moyens et d'effectifs.
"J'ai entendu la colère et l'indignation"
"Nous devons investir et assumer d'investir plus fortement que nous avions envisagé de le faire", a souligné le chef de l'État, en indiquant que le plan serait "conséquent", et qu'Édouard Philippe en donnerait mercredi "le montant, l'ampleur, les modalités techniques et le calendrier". "J'ai entendu la colère et l'indignation" du personnel soignant "face à des conditions de travail parfois impossibles", a souligné Emmanuel Macron.
"Cette situation, elle n'a pas commencé il y a un mois, 6 mois ou un an. Nous en héritons et elle est le résultat d'années et d'années de mise sous tension qui ont fait peser sur l'hôpital l'essentiel de l'effort de maîtrise de dépenses de santé", a ajouté le chef de l'Etat. "Ce qui a été annoncé l'année dernière est déjà une vraie révolution du système de santé", a-t-il assuré, rappelant notamment la décision de "rouvrir le numerus clausus" concernant les étudiants en médecine, ou celle de "réaugmenter les tarifs hospitaliers". "Mais je crois que personne n'avait vu à ce point l'accélération du malaise et parfois des difficultés de fonctionnement véritables", a reconnu le chef de l'Etat.
"Plus de moyens sur un système qui ne marche plus, ça ne sert à rien"
"Je pense qu'on aurait tort de ne vouloir traiter que les conséquences visibles" en mettant simplement plus de moyens "parce que le plus de moyens sur un système qui ne marche plus, ça ne sert à rien, on colmate", a-t-il dit. Il y aura donc, selon le chef d'Etat, dans les annonces qui seront faites à l'issue du prochain Conseil des ministres, "des choses très structurantes qui ne figuraient pas dans le plan santé 2022 mais qui viennent corriger des choses qu'on connaît parfois depuis 15, 20 ans et qui ont conduit au blocage dans l'hôpital".
Emmanuel Macron souhaite une "vraie logique de réorganisation" et de "revoir la gouvernance à l'hôpital" en redonnant "plus de place et de sens à ceux qui soignent". "Si l'hôpital public ne fonctionne plus, le système de santé français ne peut pas bien fonctionner", a-t-il insisté, disant sa "reconnaissance à tous ceux qui le font vivre chaque jour". "Je les écoute, les considère et je veux que nous puissions répondre à cette alarme", a-t-il assuré.