Yes or No ? Alors que l'issue du Brexit est incertaine, selon les derniers sondages outre-Manche, Nicolas Sarkozy prend le dossier européen à bras le corps. Mardi, il déjeunera avec la chancelière allemande Angela Merkel pour lui présenter son plan de relance pour l'Union européenne.
Réduire les compétences de l'Europe. La technique Sarkozy c’est le conclave : les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent une semaine, dix jours s’il le faut dans une capitale européenne et personne ne sort avant qu’on se soit mis d’accord sur un nouveau traité. Un traité le plus simple possible pour sortir des usines à gaz et surtout des mains de la technocratie bruxelloise. Comment ? En réduisant les compétences de l’Union à une dizaine de champs : agriculture, énergie, santé/recherche, concurrence, politique commerciale... Le reste serait désormais de la compétence des Etats.
La Commission européenne en cause. Car se mettre d’accord à 28 pays, même en prenant le temps de discuter, paraît extrêmement ambitieux. Nicolas Sarkozy propose donc qu’on avance en faisant voter chaque sujet à la majorité simple ou qualifiée, mais plus à l’unanimité qui paralyse l'action. Enfin dans la nouvelle union de Nicolas Sarkozy il y aura une victime : la Commission européenne. "C’est un parlement, un gouvernement et un tribunal à elle toute-seule", tonne l’ancien président qui en fait la principale responsable du divorce avec les peuples.
De l'art de savoir se placer. Le timing de la rencontre entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy est très politique. L'ancien Président se place sur l'échiquier européen, alors que l'Elysée annonce qu'il faudra "une initiative forte" à l'issue du vote anglais. François Hollande et la chancelière allemande ont mis, eux, une option pour se voir lundi prochain, après le référendum. Nicolas Sarkozy sera passé avant son successeur. Certes il n’est pas aux responsabilités, mais c’est une façon pour lui de souligner ce qu’il qualifie de "vide sidéral de propositions sur l’Europe".
Un ex-président à l'aise dans les crises. D'une part, il joue l’avantage comparatif avec François Hollande, d'autre part, il devance aussi ses concurrents à la primaire de la droite. Ni François Fillon, ni Alain Juppé n’ont détaillé l’idée d’un nouveau traité et ils n’ont évidemment pas un accès aussi facile à la chancelière Allemande ou à David Cameron. Enfin Nicolas Sarkozy bénéficie d’un bilan : peu diplomate c’est vrai, parfois brutal même avec ses homologues, il s’est illustré comme un président à l’aise dans les crises. Crise bancaire, crise financière, crise géorgienne… Un bilan sur lequel il s’appuiera dans le contexte d’une pré-campagne où la question européenne est devenue centrale avec notamment la crise des migrants qui incite aux replis nationaux…