Crise franco-algérienne : «Comment pouvons-nous être gouvernés par un président qui a peur ?», s'agace Sébastien Chenu
Plongé dans une crise diplomatique avec l'Algérie, notamment depuis l'attaque islamiste à Mulhouse, Emmanuel Macron patine avec les accords de 1968. Peu à peu, il exprime des désaccords avec son exécutif, beaucoup plus ferme sur la question. Invité de la Grande interview Europe 1-CNews, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, s'est montré particulièrement critique.
Une crise diplomatique qui perdure et un président qui s'enlise. La crise franco-algérienne met en lumière de profonds désaccords entre le président Emmanuel Macron et son ministre de l'Intérieur. Dans une interview au Figaro, le chef de l'État s'est montré clair : chacun ses compétences et les accords de 1968, c'est son domaine.
Pour autant, occupé par la scène internationale, le président français n'a pas encore apporté de réponse claire, appelant seulement à "renégocier". "Entendre Emmanuel Macron dire que non, il ne faut pas abroger, qu'il faut renégocier les accords franco-algériens de 1968, c'est une honte, c'est un président qui a peur. Comment pouvons-nous être gouvernés par un président qui a peur ?", s'agace ce mardi matin Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord lors de la Grande interview Europe 1-CNews.
Un "double discours permanent"
Malgré ces désaccords visibles au gouvernement, Bruno Retailleau a affirmé avoir quand-même reçu le soutien de l'Élysée, notamment pour exiger le renvoi en Algérie de "plusieurs centaines" de ressortissants algériens aux "profils dangereux". Une mesure qui s'inscrit dans une stratégie de "riposte graduée" présentée par le ministre de l'Intérieur.
"Bruno Retailleau se moque du monde. Bruno Retailleau, c'est ce double discours permanent qui à un moment va finir par se voir. Qu'est -ce qu'il a fait depuis deux mois ? Rien du tout. (...) Il perd tous les arbitrages, l'aide médicale d'État, les accords de 1968 et qui en douce nomme des gens de gauche aux plus hautes instances, signe des décrets pour faciliter l'embauche de migrants", tacle Sébastien Chenu au micro de Sonia Mabrouk.
"C'est ça le nouveau patron de la droite des valeurs ? C'est ça l'homme qui est censé faire trembler l'extrême gauche, qui est censé remettre de l'ordre dans le pays", s'emporte-t-il. Contraint par l'absence de majorité, Bruno Retailleau se trouve de plus en plus désavouer, dans tous les camps politiques.