Sandrine Rousseau 2:07
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Manon Fossat , modifié à
Alors que le pass sanitaire fait désormais partie du quotidien des Français, Sandrine Rousseau, économiste et candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle 2022, a dénoncé sur Europe Matin "l'autoritarisme" qui entoure cette crise sanitaire et a regretté la mauvaise gestion du gouvernement.
INTERVIEW

Bars, restaurants, cinémas, hôpitaux, transports : le pass sanitaire est entré dans la vie quotidienne des Français depuis lundi afin de lutter contre l'épidémie de Covid-19 et malgré la contestation dans la rue. Invitée de Lionel Gougelot dans Europe Matin jeudi, Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle 2022, a dénoncé "une overdose de l’autoritarisme" dans cette crise et a remis en question la gestion de l'exécutif. 

"Ne transigeons pas sur notre liberté collective"

"La manière dont on surveille la population lors de ces crises est une question fondamentale et démocratique. Ça me gêne que l'on soit obligé de montrer patte blanche partout où l'on va avec ce pass sanitaire qui nous a juste été imposé par une déclaration au journal de 20 heures", a-t-elle expliqué. Selon elle, il existe une défiance vis-à-vis de l'Etat, qui n'a rien fait pour l'empêcher. "L'exécutif doit renouer la confiance et ce n'est pas fait. Aujourd'hui, on ne recourt qu'à l'autoritarisme et les Français sont en overdose de cette façon de faire", a-t-elle lancé.

La candidat à la primaire EELV qui aura lieu en ligne en septembre a également regretté la façon dont ce dispositif de pass sanitaire a été imposé aux Français. "Il n'y a pas eu d'accord entre les territoires ni de concertation avec la population. Et nous sommes en train de laisser des parcelles de démocratie qui vont pourtant nous être très précieuses dans la gestion des crises futures", a-t-elle poursuivi. "Faisons-nous vacciner massivement, je n'ai aucun doute là-dessus, mais ne transigeons pas non plus sur notre liberté collective", a appelé l'économiste.

 

"Pas suffisamment d'efforts pour aller vers les non vaccinés"

Sandrine Rousseau a également pointé du doigt une mauvaise communication envers les publics qui n'ont pas reçu de traitement contre le coronavirus. "Je suis moi-même vaccinée et j'incite à aller se faire vacciner. Mais je trouve que l'on n'a pas fait suffisamment d'efforts pour aller vers les personnes non vaccinées : une personne sur 5 de plus de 80 ans n'a pas encore reçu d'injection parce qu'elle est seule chez elle et ne peut pas aller dans un centre de vaccination. Et il n'y a pas eu de plan pour se déplacer vers ces gens-là", a conclu la vice-présidente de l'université de Lille, qui a notamment cité en exemple la Guadeloupe et la Martinique comme symbole d'un manquement de l'exécutif.