Une conférence de presse laborieuse à Moscou. Le président français Emmanuel Macron rencontre son homologue russe Vladimir Poutine en Russie pour tenter de trouver une issue à la crise ukrainienne. Mais le chef de l'État n'a rien arraché, ou presque, face à la fermeté du maître du Kremlin. Il y a eu cinq heures de tête-à-tête lundi soir entre les deux hommes, mais le temps a semble-t-il paru plus long pour le président russe. "Le président Macron me parle depuis près de six heures, presque en me torturant", affirme Vladimir Poutine à la fin des discussions.
L’entretien entre E.Macron et V.Poutine est toujours en cours. Le cap des 5 heures est franchi. Un élément de compréhension parmi d’autres : voilà le menu du dîner de travail au Kremlin. @Europe1pic.twitter.com/qfaYQxZw37
— Jacques Serais (@JacquesSerais) February 7, 2022
Des échanges intenses entre les deux hommes
Cette phrase du président russe souligne l'intensité des échanges qui ont régné autour de la très grande table ovale de la salle des représentations du Kremlin. "Nous avons eu un échange nourri, substantiel", admet à demi-mot Emmanuel Macron. Vladimir Poutine se dit prêt à des compromis et salue les propositions du président français : "Certaines des idées (de Macron) à mon avis sont faisables et peuvent servir de base." Toutefois, il ne concède aucun retrait militaire à la frontière ukrainienne, renvoyant le chef de l'État à son rendez-vous mardi à Kiev, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
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"125.000 soldats russes à la frontière, ça rend nerveux"
L'Otan est également dans la ligne de mire de Vladimir Poutine. "Demandez à vos concitoyens s'ils veulent que la France entre en guerre contre la Russie. Notre préoccupation concerne la sécurité européenne toute entière", lance le maître du Kremlin, dans un message plein de sous-entendus.
Dans ce rapport de force, le locataire de l'Élysée tente de rester dans la posture du médiateur : "Le président Zelensky est le président d’un pays aux frontières desquelles il y a 125.000 soldats russes, donc, oserais-je dire ça rend nerveux." Résultat, c'est un constat amer pour Emmanuel Macron, qui ne sera pas parvenu à faire plier Vladimir Poutine avant de se rendre en Ukraine mardi matin, puis à Berlin dans l'après-midi.