Cyril Hanouna – Ultraviolence chez les mineurs : «Il y a en France un droit au premier tabassage» affirme Bruno Retailleau
Invité exceptionnel de Cyril Hanouna, Bruno Retailleau est revenu sur l'affaire du jeune Elias, 14 ans, agressé et tué par deux mineurs qui voulait lui voler son téléphone. Le ministre dénonce "une sorte de droit au premier tabassage", étant donné que les agresseurs étaient connus des forces de l'ordre. Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
C'est une affaire qui secoue le pays. Ce week-end à Paris, Elias, 14 ans, a été tué pour son téléphone par deux autres mineurs de 16 et 17 ans. Une affaire qui émeut d'autant plus la France que les deux agresseurs étaient connus des forces de l'ordre. Pour autant, aucun des deux n'était passé par la case prison.
"Ce n'est plus possible"
"Il y a en France une sorte de droit au premier tabassage", déplore Bruno Retailleau. Pour le ministre de l'Intérieur, invité exceptionnel d'On marche sur la tête, "on considère que finalement la prison, ce n'est pas bien pour les mineurs et on les laisse s'enfermer dans des parcours de plus en plus violents." Le début d'un cercle vicieux pour l'actuel locataire de Beauvau : "On attend une fois, dix fois, 20 fois, 30 fois, et c'est en dernière extrémité que la sanction tombe. Ce n'est plus possible."
Alors, pour endiguer le phénomène de l'ultraviolence chez les jeunes, Bruno Retailleau veut s'inspirer du modèle hollandais et de ses peines courtes. "Dès le premier écart grave, dès qu'il y a une menace, dès qu'il y a une gravité dans l'infraction, alors il doit y avoir une sanction. C'est la pédagogie de la sanction. Et on fait aujourd'hui tout l'inverse de ce que l'on devrait faire."
"Au bout d'un cycle de laxisme"
Mais Bruno Retailleau a-t-il les moyens de sa politique ? "On doit renverser la table et avoir une autre politique pénale", et pour ce faire, il peut compter sur le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, avec qui il "partage [ces] convictions". Assurant par ailleurs qu'"il n'y a pas de fatalité [face] à l'hyperviolence, le ministre de l'Intérieur martèle qu'"en politique tout est une question de volonté".
Une volonté qui doit mener à "une rupture" : "On est au bout d'un cycle, j'en ai vraiment l'intime conviction. Je le sens même quasiment physiquement. On est au bout d'un cycle de laxisme où on a été dominé par une idéologie très gauchisante où on a refusé l'autorité, [...] mais j'ai cette conviction que ça marchera si on fait en sorte de réhabiliter vraiment la sanction."