En décembre 2012, Daniel Cohn-Bendit annonçait son départ d'Europe Ecologie-Les Verts, invoquant "trop de désaccords avec le parti". Trois ans plus tard, une autre personnalité d'EELV suit les pas de Dany. Dans une interview au Monde, François de Rugy annonce jeudi qu'il quitte la formation écologiste lancée par Daniel Cohn-Bendit en 2008. "Je quitte Europe écologie-Les Verts car pour moi EELV, c'est fini. Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd'hui, on n'arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d'un parti qui s'enfonce dans une dérive gauchiste", explique le député de Loire-Atlantique.
"Un gâchis incroyable". Pour l'ancien eurodéputé écologiste et chroniqueur de la matinale d'Europe 1, ce nouveau départ est l'illustration "d'un énorme gâchis, un gâchis incroyable". "Ils ont tous participé à détruire ce qu'on avait créé avec Europe Ecologie", a regretté Daniel Cohn-Bendit. "Europe Ecologie-Les Verts est devenu une caricature des partis politiques", a déploré notre chroniqueur. "On voulait faire de la politique autrement. Eh bien, on caricature ce que font tous les autres, estime le fondateur d'Europe Ecologie.
"C'est triste". "C'est une réalité. François de Rugy part, Jean-Vincent Placé va partir. C'est triste (…) Ça me rend triste. Quand vous avez rêvé d'un bébé extraordinaire et que vous vous apercevez que ce bébé est quelque chose qui ne vous plaît plus du tout", vous vous dites 'Mais où est l'erreur ?", a conclu l'ancien eurodéputé. "L’idée, c'était de créer une force politique où on était justement capable de débattre", a rappelé le chroniqueur d'Europe 1. "Aujourd'hui, on est dans la tactique politique", estime Daniel Cohn-Bendit.
"Il faut une grande primaire à gauche". Europe Ecologie-Les Verts peut-il encore s'en sortir ? Pour l'ancien eurodéputé, il est essentiel de relancer les conditions d'un débat. "Les débats, ça existe, ça s’appelle les primaires. A droite, au moins, il y’aura un débat (…) Il faut une grande primaire à gauche, pour lancer le débat et redonner de l’espoir aux gens", estime Daniel Cohn-Bendit.
Cécile Duflot, en partie responsable. Dans son interview au Monde, François de Rugy ne manque pas d'égratigner l'ancienne patronne des Verts et ministre Cécile Duflot et les ambitions présidentielles de cette dernière. "Dans l’opinion, je ne vois pas de dynamique autour de cette candidature mais Cécile Duflot se prépare et EELV est déjà devenu une petite boutique présidentielle", tacle François de Rugy. "Cécile Duflot est l'une des responsables de ce qui se passe mais elle n'est pas LA responsable", estime Daniel Cohn-Bendit.