Nadine Morano a perdu son investiture pour les élections régionales après ses propos sur la "race blanche", mais elle gagne du terrain dans l'opinion. L'eurodéputée progresse de 5 points dans le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match publié mardi. Elle atteint 32% de bonnes opinions, son plus haut score dans ce baromètre. Surtout, Nadine Morano bondit à droite : +8 points chez les sympathisants Les Républicains, +30 chez ceux du Front national !
Sarkozy chute chez les sympathisants de droite. A l'inverse, Nicolas Sarkozy, qui a donné son feu vert à l'éviction de Nadine Morano de la campagne des régionales la semaine dernière, est désavoué par l'opinion. Le patron des Républicains perd deux points auprès de l'ensemble des Français et même six points au sein de sa famille politique. Ses rivaux Alain Juppé et François Fillon sont désormais plus populaires que lui auprès des sympathisants LR.
Le bond de Nadine Morano est confirmé par un autre sondage Ifop pour Atlantico sur les intentions des Français qui comptent voter à la primaire de la droite dans un an. Nadine Morano, qui a récemment déclaré sa candidature, recueille 5% des intentions de vote, soit cinq fois plus que début septembre. Un score qui lui permet de devancer Nathalie Kosciusko-Morizet (2%) et Xavier Bertrand (3%) et de talonner Bruno Le Maire (6%).
Elle a décroché le 20 heures. Des chiffres qui confirment que Nadine Morano apparaît comme la grande gagnante de la polémique qu'elle a elle-même déclenchée sur le plateau d'On n'est pas couché le 26 septembre, en déclarant que la France est un pays "de race blanche". L'eurodéputée a même décroché pour la première fois de sa carrière le journal de 20 heures de TF1, où elle a accusé jeudi dernier Nicolas Sarkozy d'avoir fait "une faute politique majeure". Nadine Morano s'est d'ailleurs félicité de sa propre hausse de popularité. "Merci aux Français qui m'accordent déjà leur confiance", a-t-elle écrit mercredi sur sa page Facebook.
Sarkozy coincé. Nicolas Sarkozy, lui, a tout tenté pour sauver la tête de son ancienne ministre, lui proposant de rédiger une lettre d'excuses pour éviter d'être écartée de la liste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Nadine Morano a refusé et l'ancien chef de l'Etat a dû avaliser son éviction, sous la pression de Philippe Richert, tête de liste de la droite et du centre dans la région.
Dans un entretien à la presse régionale dimanche, Nicolas Sarkozy a tenté d'expliquer sa décision. Pour lui, Nadine Morano a franchi "une ligne infranchissable". Mais l'ancien chef de l'Etat prend bien soin de ne pas clouer au pilori celle qui bénéficie d'un fort soutien chez les sympathisants de droite : "je n'ai rien contre Nadine Morano, elle fait partie de notre famille politique, mais le président de la République que j'ai été et le président des Républicains que je suis aujourd'hui ne peut pas laisser s'installer l'idée qu'il peut y avoir débat sur cette question". Une façon de ménager la chèvre et le chou.