Première historique en France, le débat des onze candidats à la présidentielle du 4 avril sur BMFTV et CNews sera "plus compliqué à organiser qu'à cinq" mais sera un rendez-vous indispensable de la campagne", a déclaré mercredi Alain Weill, directeur général de SFR Média (propriétaire de BFMTV). "Ce débat sera le seul sans doute à onze", a-t-il ajouté, en référence aux incertitudes autour du débat prévu sur France 2 le 20 avril, après le refus de Jean-Luc Mélenchon, les interrogations d'Emmanuel Macron et l'avis du CSA qui s'est dit "préoccupé" par cette date.
Des débats qui dopent les audiences. Le débat du 4 avril sur BFMTV sera le premier en France avec tous les candidats à la présidentielle avant le premier tour. TF1 a organisé le 20 mars un débat avec les 5 favoris des sondages, regardé plus de 10 millions de personnes. Portée par l'intérêt pour la campagne, BFMTV, a vu son audience grimper à près de 3% en mars (+30%), devant LCI (0,7%) et CNews (0,6%), a souligné Hervé Béroud, DG de la chaîne. Pour le débat, la chaîne espère dépasser son "record d'audience instantané", a précisé Alan Weill sans citer de chiffre.
Interrogés sur trois thèmes. Animé par Ruth Elkrief et Laurence Ferrari, il durera 3 heures 30 avec une coupure publicitaire. Devant 220 personnes, essentiellement leurs proches, les candidats seront interrogés sur trois thèmes : "comment créer des emplois", "comment protéger les Français" et "comment mettre en oeuvre votre modèle social".
"On n'est pas là pour une foire d'empoigne à onze". À la demande d'une majorité des candidats, les téléphones portables seront proscrits. À chaque question, ils auront 1 minute 30 pour répondre et pourront s'interpeller. Chacun aura 1 minute d'introduction et 1 minute de conclusion. Le tirage au sort a désigné François Fillon pour commencer.
Ils seront disposés en arc de cercle autour des deux journalistes, allant de François Fillon à l'extrémité gauche à François Asselineau à l'extrémité droite. Les candidats parleront en tout un gros quart d'heure chacun. "On n'est pas là pour une foire d'empoigne à onze, ce serait catastrophique. Il faut que tous en aient conscience, notamment ceux que l'on peut appeler les petits candidats", a averti Alain Weill.
"Si tout partait en vrille, ce ne serait bon pour personne. C'est de l'intérêt de tous se mettre au niveau d'un débat présidentiel". Il a aussi souligné que le débat serait "sans surprise et sans comique à la fin". "Ce n'est pas un spectacle", a-t-il lancé. La chaîne souhaite co-organiser un débat pendant l'entre deux-tours, et demande qu'il y en ait deux, un chaque semaine.