L'ancien ministre français de l'Environnement, Nicolas Hulot, a salué jeudi la mémoire du président Jacques Chirac, soulignant la "sensibilité écologique" de celui qui fut, selon lui, l'un des premiers "artisans" de la conscience environnementale internationale.
Nicolas Hulot a indiqué éprouver "une très profonde tristesse", expliquant qu'il avait "avec le président Chirac une relation très ancienne, très complice, très affectueuse". "Nous n'avions pas forcément toujours les mêmes idées politiques mais ça n'a jamais altéré notre amitié", a-t-il relevé. "Et puis je me souviens, et je ne suis pas le seul, que c'est grâce à l'écoute qu'il m'a accordée à de nombreuses reprises que sa sensibilité écologique s'est éveillée, a émergé et a débouché sur ce discours de Johannesbourg qui a été un premier jalon auquel on se réfère aujourd'hui", a-t-il pointé.
"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs"
Nicolas Hulot se réfère à l'avertissement qu'avait lancé le président Jacques Chirac en septembre 2002, lors d'un sommet de la Terre, à Johannesbourg : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". Ce discours fut, pour Nicolas Hulot, "une parole vraie, une parole dure, une parole crue sur cette maison qui brûle et que nous ne regardons pas". "Au-delà du sommet de Johannesbourg qui a marqué les esprits, il y a eu de nombreuses tribunes où il n'a cessé de mobiliser et tout cela a contribué probablement au démarrage d'une prise de conscience internationale et je pense qu'il en a été un des artisans", a conclu l'ancien ministre.
L'ancien animateur de télévision a également rappelé que l'une des dernières actions diplomatiques de Jacques Chirac fut "un sommet de Paris autour de l'idée d'une organisation mondiale de l'Environnement". Ce projet n'a pour l'instant pas abouti, mais "l'histoire se souviendra un jour que l'un des premiers qui avaient porté cette idée, c'était le président Chirac", a relevé Nicolas Hulot.