L'extension de la déchéance de nationalité aux terroristes binationaux nés Français n'en finit plus de diviser la classe politique. Si la mesure peut compter sur le soutien sans faille du Front national et l'opposition unanime de l'extrême-gauche, la situation est plus contrastée au sein des autres partis.
Les écologistes divisés. Les écologistes sont une nouvelle fois partagés. Si du côté d'Europe Ecologie-Les Verts, on condamne la déchéance de nationalité, François de Rugy, qui a quitté le parti pour fonder Ecologistes !, s'est dit "plutôt prêt" à voter la mesure. Les centristes, eux non plus, n'ont pas de ligne claire.
Tensions au PS. C'est au sein des socialistes que l'extension de la déchéance de nationalité fait le plus débat. Les frondeurs sont vent debout, mais ils ne sont pas les seuls. Même sur les bancs du gouvernement, certains, comme Christiane Taubira, sont ouvertement contre. Et les hollandais de la première heure, Jean-Yves Le Drian ou Stéphane Le Foll en tête, n'ont pas clairement apporté leur soutien projet loi, préférant parler d'autre chose, rapporte un membre de la garde rapproché de François Hollande au Parisien.
Soutien sous condition à droite. Si François Hollande compte sur les voix de la droite, qui avait poussé des cris d'orfraie lorsque la déchéance de nationalité semblait sur le point d'être retirée, la position officielle des Républicains reste à définir. Beaucoup réservent leur soutien à la condition que le projet de loi constitutionnel puisse être amendé. Certains ont toutefois exprimé leurs réserves. Le 26 décembre dernier, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin a ainsi dénoncé sur twitter "un sujet polémique qui distrait le pays de l'essentiel: la lutte contre le chômage. Diviser plus que rassembler". En janvier dernier, c'est autre ancien Premier ministre, Alain, Juppé, qui estimait que la déchéance "ne fera pas reculer les terroristes". D'autres sont plus catégoriques dans leur opposition, à l'instar d'Hervé Mariton.
A la recherche de 555 voix.Pour être adopté, le texte, qui sera débattu à partir du 3 février, doit être voté par l'Assemblée et le Sénat séparément, puis par l'ensemble du Parlement à la majorité des 3/5e. Soit 555 voix sur 925. Pour y parvenir, François Hollande doit donc arracher au moins une partie des suffrages de la droite et du centre, qui comptent 415 parlementaires