Déchéance : pour 58% des Français, François Hollande a eu tort de renoncer

Mercredi, le président de la République a annoncé qu'il renonçait à la déchéance de nationalité et donc à convoquer un Congrès pour voter sa réforme constitutionnelle.
Mercredi, le président de la République a annoncé qu'il renonçait à la déchéance de nationalité et donc à convoquer un Congrès pour voter sa réforme constitutionnelle. © STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Près de six Français sur dix sont en désaccord avec le choix du président de la République de renoncer à la révision constitutionnelle, selon un sondage.

Pour une nette majorité de Français (58%), François Hollande a eu tort de renoncer à réformer la Constitution sur la déchéance de nationalité, selon un sondage Odoxa diffusé vendredi. Seulement 41% des personnes interrogées estiment que le chef de l'État a eu raison d'abandonner son projet de réforme constitutionnelle. Si 59% des sympathisants de gauche approuvent sa décision, les proches de la droite considèrent massivement, à 74%, qu'il a eu tort de renoncer, selon cette enquête pour iTÉLÉ et Paris Match. Pour 71% des Français, cette décision "remet en cause l'autorité de François Hollande en tant que chef de l'État", contre 28% d'un avis contraire.

A qui la faute ? Les Français attribuent également clairement, à 72%, cet abandon de la réforme constitutionnelle "avant tout" aux responsables politiques de gauche, tandis que 27% estiment que la responsabilité incombe avant tout à ceux de droite. Une écrasante majorité des sympathisants de droite, 87%, accusent les responsables de gauche, mais c'est aussi le cas de 59% des proches de la gauche elle-même. Enfin, huit Français sur dix considèrent que les débats autour de la déchéance de nationalité qui ont suivi les attentats de Paris n'ont pas été "clairs" et 84% pas "à la hauteur de l'enjeu".

Des quartiers français comme Molenbeek ? Selon un autre volet de l'enquête pour iTÉLÉ, une écrasante majorité des personnes interrogées (87%, contre 12%) estime par ailleurs qu'il existe en France "de nombreuses villes qui ressemblent à Molenbeek", cette commune belge d'où sont originaires certains des terroristes des attentats de Bruxelles et Paris. C'est le cas de 81% des proches de la gauche et de 96% de ceux de la droite. Deux Français sur trois (66%) pensent que certains responsables politiques ont raison de comparer Molenbeek à des quartiers français, car "cela permet une meilleure prise de conscience du danger". 33% sont d'un avis contraire, "car cela ne fait qu'attiser les peurs". Le ministre de la Ville, Patrick Kanner, avait estimé dimanche sur Europe 1 qu'"une centaine de quartiers en France" présentaient "des similitudes potentielles" avec Molenbeek, suscitant une certaine gêne à gauche.