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Bruno Retailleau et le garde des Sceaux Didier Migaud ont fait de la lutte contre le narcobanditisme leur fer de lance depuis leur prise de fonction. Lors de la Grande interview Europe 1-CNews ce jeudi, le ministre de l'Intérieur affirme que "tous les territoires sont gangrénés" et souhaite "les mêmes instruments" de lutte contre le trafic de drogue que pour le terrorisme.

"Prendre le taureau par les cornes". Lors de la Grande interview Europe 1-CNews ce jeudi, le ministre de l'Intérieur est revenu sur son engagement contre le narcobanditisme, grand thème depuis sa prise de fonction en septembre. Bruno Retailleau et Didier Migaud, le garde des Sceaux, ont d'ailleurs dévoilé une série de mesures pour lutter contre la "menace (…) multiforme, grandissante, tentaculaire" du trafic de drogue.

Un texte examiné au Sénat

"Aujourd'hui, tous les territoires sont gangrénés, tous. Le rapport sénatorial a été très clair et on a bien vu qu'un certain nombre de professions, dans le public comme dans le privé, commençaient à être atteintes par des phénomènes de corruption. Donc il faut prendre le taureau par les cornes. Il y aura un texte qui sera examiné au Sénat, fruit du travail de la commission d'enquête que j'avais moi-même diligenté quand j'étais président du groupe LR au Sénat", détaille le ministre de l'Intérieur au micro de Sonia Mabrouk. Les propositions s'articuleront notamment autour de la question des mineurs et des moyens de renseignements dans la police.

"On va se donner les mêmes instruments que l'on s'est donnés il y a dix ans avec le terrorisme, c'est la même chose. Je veux que le même sursaut que l'on a eu, le réarmement de l'État régalien qu'on a opéré, pour lutter contre le terrorisme", plaide-t-il. Conjointement avec Didier Migaud début novembre, Bruno Retailleau avait déjà annoncé des moyens supplémentaires pour la police et la justice dans la lutte contre le trafic de drogue. 

"Les équipes du parquet de Paris travaillant sur la lutte contre la criminalité organisée au niveau national seront ainsi renforcées de 40%", avait notamment annoncé le garde des Sceaux.

Lutter contre les "délinquants d'habitude"

Dans un document de cinq pages qu’Europe 1 a consulté, le "premier flic de France" demande par ailleurs aux préfets un "plan d’action" pour le 15 janvier prochain pour lutter contre la délinquance du quotidien. Un plan pour cibler en particulier "les délinquants d'habitude" afin de concentrer les efforts de la police puis de la justice.

"Les délinquants d'habitude sont ceux qui pourrissent la vie des Français. Pour être clair, on a une statistique terrible : entre 5 et 10 % de ces délinquants d'habitude, les multirécidivistes, sont à l'origine d'au moins 50% des actes de délinquance. Ce que je veux, c'est qu'on les appréhende. Ensuite, il faut que la justice fasse son travail parce qu'une fois qu'on a une baisse de 50% des actes de délinquance, on respire un peu plus, donc on va mieux cibler" et tenir les objectifs fixés, détaille Bruno Retailleau. 

Le ministre compte par ailleurs poursuivre les opérations Place nette "dans leur esprit" et les inscrire "dans la durée et la recherche de résultats concrets".