"La défaite du gouvernement sur l'écologie" : Yannick Jadot a été lapidaire, en commentant sur Twitter la décision annoncée mardi matin de Nicolas Hulot de quitter le gouvernement. Ce départ est, selon l'eurodéputé vert, révélateur de la politique d'Emmanuel Macron qui a choisi "le camp des lobbys, des pesticides et du nucléaire". Deux autres écologistes, Corinne Lepage et François de Rugy, se sont aussi exprimés sur ce départ surprise.
Le démission de Nicolas #Hulot c’est la défaite du gouvernement sur l’écologie pic.twitter.com/vGVOhwO6CK
— Yannick Jadot (@yjadot) 28 août 2018
"Pathétique manipulation d'Emmanuel Macron". "La décision de Nicolas Hulot me désole ! Il est victime d'une pathétique manipulation d'Emmanuel Macron", a déclaré Yannick Jadot mardi sur RMC. Le président de la République a "donc choisi le camp des lobbys, des pesticides, du nucléaire...etc", plutôt que celui de "notre santé", a précisé la tête de listes des écologistes pour les élections européennes de 2019.
Pour Cosse, "une très mauvaise nouvelle". D'autres tirent également la sonnette d'alarme: "Nicolas Hulot annonce son départ du gouvernement par l'omniprésence des lobbies. L'écologie et les biens communs sont encerclés par les intérêts privés", a déploré le Secrétaire national EELV David Cormand. "La démission de Nicolas Hulot est une très mauvaise nouvelle. Ceux qui s'en réjouissent se fourvoient", prévient l'ancienne ministre écologiste du Logement Emmanuelle Cosse. "Nous avons de quoi nous inquiéter sur les dossiers en cours : nucléaire et programmation de l'Energie, plan biodiversité, interdiction des pesticides", a-t-elle alerté.
Pour Lepage, Hulot "a raison". Sur BFMTV, c'est une autre écologiste qui a réagi à la démission du ministre. Corine Lepage y a affirmé que "Nicolas Hulot a absolument raison". Et de regretter qu'Emmanuel Macron, "capable de s'attaquer à des changements fondamentaux" concernant "des questions sociales", ne se montre pas à la hauteur quand il s'agit de se saisir des dossiers environnementaux, laissant ainsi stagner la France dans "l'ancien monde". Corine Lepage n'est pas plus tendre sur l'action de Nicolas Hulot : "les mesures qu'il a eu à prendre étaient des mesures dans le meilleur des cas faibles, et dans le plus mauvais contre-productives".
"Une décision qui lui ressemble", jauge Orphelin. Quant au député LREM Mathieu Orphelin, issu des écologistes et proche de Nicolas Hulot, il a commenté un "électrochoc" et une "décision qui lui (Nicolas Hulot) ressemble beaucoup, pleine de sincérité, pleine de cohérence". Il a en revanche écarté l'idée d'une "goutte d'eau" qui a poussé le ministre à la démission. "Sur la loi Agriculture et Alimentation (...) on a eu des avancées mais on aurait pu aller plus loin. Sur la programmation pluriannuelle de l'Energie, je crois qu'il a pu mesurer le poids des conservatismes, des lobbies sur la transition énergétique", a-t-il estimé.
De Rugy salue l'action de Nicolas Hulot. L'ancien député des Verts passé à LREM en 2017, François De Rugy s'est aussi exprimé sur Twitter sur le coup de théâtre de la démission de Nicolas Hulot, disant la regretter. "Je salue son action depuis 15 mois au sein du gouvernement pour enclencher des transformations écologiques profondes : plus que jamais, celles-ci doivent être accomplies avec engagement, persévérance et détermination", ajoute le président de l'Assemblée nationale.
Je respecte la décision de @N_Hulot même si je la regrette. Je salue son action depuis 15 mois au sein du gouvernement pour enclencher des transformations écologiques profondes : plus que jamais, celles-ci doivent être accomplies avec engagement, persévérance et détermination.
— François de Rugy (@FdeRugy) 28 août 2018
Hulot "ne veut plus se mentir". "Je vais prendre la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l'illusion que ma présence au gouvernement signifie qu'on est à la hauteur sur ces enjeux-là et donc je prends la décision de quitter le gouvernement", a déclaré mardi matin le ministre sur France Inter, des sanglots dans la voix. "Ne me voyez aucune ambition politique. C'est terminé", a-t-il ajouté, annonçant alors qu'il quittait la politique.