Raphaël Glucksmann sur Europe 1 2:25
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Anaïs Huet , modifié à
Depuis l'annonce de sa candidature aux Européennes, marquant son entrée en politique, Raphaël Glucksmann essuie les plâtres. Il l'a confirmé mardi sur Europe 1.
INTERVIEW

En prenant la tête de liste du PS pour les élections européennes, Raphaël Glucksmann entendait réunir la gauche. Mais force est de constater que pour l'heure, les divisions s'aggravent. Stéphane Le Foll qualifie sa désignation de "mauvaise plaisanterie", des membres fondateurs de son mouvement claquent la porte, et les listes à gauche se multiplient.

Au micro d'Audrey Crespo-Mara, mardi sur Europe 1, Raphaël Glucksmann a joué la carte de la sincérité. "On m'avait prévenu que la politique était une entrée dans l'atmosphère un peu tumultueuse et turbulente. Je confirme", a-t-il commenté, dans un sourire. "Le problème, c'est que des gens ont fait carrière en politique. Donc quand quelqu'un qui n'est pas du sérail arrive, ils ont l'impression qu'il vient sur leur territoire, voler leurs nids, leur travail. Or, la carrière en politique, c'est fini. Ce n'est pas une carrière, mais un engagement", martèle la tête de liste PS.

"J'espère qu'à la fin, il y aura moins de six listes"

"Il y a des gens de tous les partis de gauche qui nous ont déjà rejoints. Oui, on est sur une dynamique de rassemblement. Est-ce que j'aurais voulu qu'elle soit beaucoup plus large, et qu'il y ait beaucoup moins de candidats à gauche ? Je ne vais pas trahir un secret d'État en disant oui", consent l'intellectuel.

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Raphaël Glucksmann se rassérène toutefois en soulignant à plusieurs reprises que la campagne pour les Européennes n'a pas vraiment commencé. Et par conséquent, que tout peut encore se jouer à gauche. "J'espère qu'à la fin, il y aura moins de six listes. Que des dynamiques politiques pousseront les gens à dépasser les logiques de chapelles, les querelles d'égos, les stratégies pour 2022 ou 2075… pour enfin parler d'Europe ensemble", exhorte le philosophe.

"Je n'ai pas d'adversaires à gauche"

"Mes adversaires sont extrêmement clairs. Ce sont d'abord les nationalistes qui menacent de faire une vague qui peut emporter nos démocraties en Europe. Ensuite, ce sont les libéraux et les technocrates qui leur ont pavé la voix. Mais je n'ai pas d'adversaires à gauche", assure-t-il. Pas d'adversaires, certes, mais des visions qui divergent sur des sujets aussi prégnants que l'écologie. Et c'est la raison pour laquelle un ralliement à Yannick Jadot lui semble abscons. "L'idée que l'on essaie de porter, c'est que cette transition écologique qui est absolument vitale ne peut se faire que si elle est aussi un projet de transformation sociale. Si on dissocie les deux, on perdra tout sur l'écologie et tout sur le social", prévient-il.

Raphaël Glucksmann espère qu'à l'image de François-Xavier Bellamy - la tête de liste LR pour les Européennes et lui-même critiqué au début de sa campagne - il parviendra à faire entendre sa voix, et surtout son projet pour l'Europe, "le combat de [sa] vie."