Le gouvernement de Gabriel Attal, qui prononce mardi sa déclaration de politique générale, "est en sursis" pour des députés LR qui brandissent la menace d'une motion de censure qui pourrait le faire tomber à échéance de quelques "semaines". "Très clairement, le gouvernement aujourd'hui est en sursis", a déclaré devant des journalistes à l'Assemblée le député Les Républicains Pierre-Henri Dumont, un proche du trublion Aurélien Pradié.
"L'idée d'une motion de censure fait son chemin au sein du groupe LR"
"Plus que jamais, Les Républicains sont dans l'opposition", a-t-il ajouté, évoquant comme points de désaccord "la question de l'immigration, les questions de non-respect du droit européen et les attaques contre nos agriculteurs". Les députés LR "sont absolument prêts à déposer une motion de censure". Il faut "trouver le moment opportun pour (LR) politiquement", c'est une question de "semaines".
Échaudé par la censure par le Conseil constitutionnel de la plupart des mesures que le parti avait intégré dans la loi immigration, le groupe a besoin de 58 de ses 62 députés pour déposer une motion de censure. Ceux qui y sont le plus favorable doivent convaincre les plus Macron-compatibles de faire tomber l'exécutif. Le président du groupe Olivier Marleix a esquivé la question lors d'une conférence de presse, assurant vouloir d'abord écouter la déclaration de politique générale de Gabriel Attal.
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"C'est sûr qu'il y a un an et demi, j'avais tenu à Élisabeth Borne un discours relativement aimable. (...) Mais très clairement, l'actualité récente (...) nous met dans d'autres dispositions, sans doute un peu moins aimables (...)", a-t-il prévenu. "Il y a besoin de gestes d'opposition peut être plus explicites et plus forts", a ajouté Olivier Marleix, s'adressant ensuite aux membres de son groupe qui plaident pour une alliance avec la majorité.
"Certains (...) dans ma famille politique attendaient une main tendue (d'Emmanuel Macron). Là, ils se sont pris une main dans la figure", a-t-il constaté, en allusion à la loi immigration. "L'idée d'une motion de censure fait son chemin au sein du groupe LR", a confirmé un cadre Les Républicains. Lors de la réforme des retraites, la motion déposée par les indépendants de Liot avait été soutenue par 19 députés LR, contre l'avis de la direction du parti. Le gouvernement d'Élisabeth Borne avait évité la censure à 9 voix près.