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RN, Renaissance et partis de gauche : ce qu'il faut retenir de ce dimanche très politique à Paris

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 10 min
Le RN rassemble ses soutiens à Paris, une partie de la gauche contre-manifeste dans la capitale, et le bloc central est convié à Saint-Denis par Gabriel Attal.
Le RN rassemble ses soutiens à Paris, une partie de la gauche contre-manifeste dans la capitale, et le bloc central est convié à Saint-Denis par Gabriel Attal. © Thomas SAMSON / Bastien André / Hans Lucas / Frédéric Pétry / AFP

Deux ans avant l'élection présidentielle, la condamnation judiciaire de Marine Le Pen fait monter la température politique : le RN rassemble ses soutiens à Paris, une partie de la gauche contre-manifeste dans la capitale, et le bloc central est convié à Saint-Denis par Gabriel Attal.

Deux ans avant l'élection présidentielle, la condamnation judiciaire de Marine Le Pen fait monter la température politique : le RN rassemble ses soutiens à Paris, une partie de la gauche contre-manifeste dans la capitale, et le bloc central est convié à Saint-Denis par Gabriel Attal.

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Les principales informations à retenir : 

  • Trois grandes mobilisations ont lieu ce dimanche à Paris 
  • Gabriel Attal a accusé le RN "d'attaquer nos juges"
  • Manuel Bompard estime que le RN "montre son vrai visage"
  • 7.000 personnes se sont réunies place Vauban à l'appel du RN, selon une source policière 
  • 5.000 personnes place de la République à l'appel des partis de gauche

"Un temps politique qui nous conduira jusqu'en 2027", affirme Gabriel Attal 

L'ancien Premier ministre appelle la France à l'action : "Rester spectateurs, immobiles pendant deux ans, ce serait condamner la France à la relégation. Perdre deux ans aujourd'hui, ce serait mettre 50 ans à nous en relever".

Il déclare également que "nous avons deux ans pour la France", un temps qu'il souhaite utiliser pour "travailler, proposer et préparer l'avenir". Un temps "politique qui nous conduira jusqu'en 2027". 

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Gabriel Attal attaque LFI en affirme que le parti "trahit ceux pour qui ils disent lutter"

Pour Gabriel Attal, La France insoumise "trahit ceux pour qui ils disent lutter". Selon lui, LFI prétend lutter contre le racisme "alors qu'ils propagent l'antisémitisme. Ils prétendent lutter pour le féminisme mais déroulent le tapis rouge à l'islamisme". 

La politique française "est un véritable champ de ruines" 

Dans son discours à la Cité du Cinéma, Gabriel Attal dévoile un certain nombre de propositions. Face à un "nouvel ordre mondial", le renforcement "de notre défense est une urgence". Il propose la création d'"une zone eurodéfense" pour "intervenir de manière commune". 

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Gabriel Attal veut "améliorer le climat scolaire" en luttant contre le harcèlement, il souhaite également un "référendum pour détaxer le travail" mais aussi lutter contre les discriminations. "On n'acceptera jamais que deux hommes qui se tiennent la main peuvent se faire tabasser. On n'acceptera jamais de craindre pour sa vie quand on est juif en France en 2025. On n'acceptera jamais qu'une personne handicapée n'ait pas assez aux mêmes services qu'une personne valide. 

L'ancien Premier ministre estime que "la politique française est malade" : "Nous, nous agissons, nous ne passons pas notre temps comme d'autres familles politiques à nous déchirer. Les partis avant le pays, voilà le virus mortel de la politique. La politique française est malade et depuis l'été dernier, elle est un véritable champ de ruines". À plusieurs reprises durant son discours, on a pu entendre les militants crier : "Attal, président !". 

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"Nous savons ce que nous devons" à Emmanuel Macron, déclare Gabriel Attal

"Nous nous sommes battus contre les extrêmes, ça ne fait pas un projet politique". Mais il faut "s'unir pour un projet d'intérêt général", déclare Gabriel Attal. Il rappelle que son mouvement est le seul qui "a une vision claire sur la situation".

Il rappelle également que cela fait neuf ans, jour pour jour, qu'Emmanuel Macron a fondé son mouvement. "Nous étions pionnier quand nous avons quitté nos formations politiques pour suivre Emmanuel Macron. Nous savons ce que nous lui devons". 

"Tu voles, tu payes surtout quand tu es un responsable politique", déclare Gabriel Attal 

Gabriel Attal affirme que son groupe ne votera pas la proposition de loi d'Éric Ciotti pour alléger les peines. Il martèle : "Tu voles, tu payes surtout quand tu es un responsable politique". Il affirme que Marine Le Pen n'est pas comme Alexeï Navalny mais qu'elle est "un pion de son bourreau", Vladimir Poutine. 

Gabriel Attal pointe ce qu'il présente comme une contradiction : "Le RN, c'est le parti qui demande de la fermeté pour tous, sauf pour lu. Le parti qui ne demande l'immunité pour personne, sauf pour Madame Le Pen". "Le RN est la groupie du Trumpisme", selon l'ancien Premier ministre. 

Le Rassemblement national "cherche à incendier le débat public", affirme Gabriel Attal

Devant ses militants, Gabriel Attal, ancien Premier ministre, débute son discours à la Cité du Cinéma à Saint-Denis. L'ancien locataire commence par évoquer la situation géopolitique mondial. "Partout dans le monde nous faisons face à ceux qui rejettent la démocratie, exclure les minorités, les femmes, la science etc". Il évoque également le cas de Boualem Sensal en demandant au président algérien de le "gracier et de le remettre en liberté". 

Selon Gabriel Attal, le Rassemblement national "cherche à incendier le débat public". Il rappelle la condamnation de Marine Le Pen après dix ans d'enquête. "Les faits sont clairs : Marine Le Pen et le RN ont été reconnus coupables". "On ne jette pas le discrédit sur la justice, en affirmant qu'il y a des juges rouges. On défend notre État de Droit". 

"Ce n'est pas une décision de justice, mais une décision politique !", affirme Marine Le Pen

À la tribune place Vauban, Marine Le Pen dénonce une "audience d'une partialité insolente" et la condamnation qu'elle a reçu "n'est pas une décision de justice, mais une décision politique !". Elle ajoute que "cette décision politique a bafoué l'État de droit et l'État de démocratie". 

"Je ne mets pas tous les magistrats dans le même sac. Nous ne demandons pas à être au-dessus des lois, mais de ne pas être en dessous des lois". La cheffe de file des députés du Rassemblement national dénonce une "chasse aux sorcières" et déclare que "c'est nous qui sommes les plus ardents défenseurs de la démocratie et de l'État de droit". 

Marine Le Pen a déclaré, face à la foule, que ce mouvement qui s'est levé après cette décision que "nous sommes en train de gagner". Elle a conclu son discours par "Vive la Justice, vive la République et vive la France". 

"Un sursaut populaire pour la démocratie", déclare Marine Le Pen

Après Jordan Bardella, c'est au tour de Marine Le Pen de prendre la parole, place Vauban. Elle salue, visiblement émue, "un sursaut populaire pour la démocratie". Sur la condamnation qu'elle a reçu lundi dernier, Marine Le Pen déclare : "Cette décision a foulé aux pieds ce à quoi je tiens par-dessus tout : mon peuple, mon pays et mon honneur". "Je ne lâcherai rien", a affirmé la cheffe de file des députés RN à l'Assemblée. 

"C'est la démocratie qui est exécutée", déclare Jordan Bardella

Place Vauban, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, affirme que le "31 mars 2025", date de la condamnation de Marine Le Pen a une peine d'inéligibilité de cinq ans, "restera une date sombre dans l'histoire de France".

Il ajoute que cette "décision judiciaire injuste et scandaleuse" est "une attaque directe contre la démocratie, une blessure pour des millions de Français patriotes". "C'est la démocratie qui est exécutée", déclare Jordan Bardella. Le président du RN a affirmé qu'"il ne s'agira jamais pour nous de jeter le discrédit sur l'ensemble des juges. Jamais notre mouvement ne remettra en compte la séparation des pouvoirs ou l'indépendance de la Justice qui sont les garanties de l'État de droit". 

Jordan Bardella évoque le duo qu'il forme avec Marine Le Pen, un duo qui "repose sur la confiance". "Marine a besoin de vous", a-t-il déclaré, "au bout du chemin, c'est la victoire qui nous attend, elle n'a jamais été aussi proche". 

 

10.000 personnes réunies place Vauban, affirme Jordan Bardella 

Arrivé sur la scène installée sur la place Vauban, à Paris, le président du Rassemblement national a commencé sa prise de parole en remerciant la foule présente, des "français libres, debout pour défendre leurs droits et leurs convictions". Il a également annoncé que 10.000 personnes avaient fait le déplacement pour soutenir Marine Le Pen. 

En attendant Marine Le Pen et Jordan Bardella, Louis Aliot s'est exprimé

Au rassemblement place Vauban, les militants du RN attendent avec impatience les prises de parole de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. Mais c'est Louis Aliot qui a pris la parole en premier devant la foule. Le maire de Perpignan a réaffirmé qu'"aucun argent public n'a été détourné, aucun préjudice à l'égard du Parlement européen dans cette affaire". 

"À quelques encablures de la réalisation de notre destin, un certain nombre de pièges sont mis devant nous pour nous empêcher d'arriver aux affaires", a-t-il ajouté. 

"Une force immense est disponible pour refuser la victimisation de Le Pen et du RN", affirme Mélenchon

Sur son compte X, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, se félicite pour la mobilisation aujourd'hui, place de la République, contre la "victimisation de (Marine) Le Pen et du Rassemblement national". Jean-Luc Mélenchon en profite pour donner rendez-vous aux militants le 1er Mai : "Le 1er Mai, nous serons présents en force dans tout le pays comme aujourd'hui à Paris". 

Le RN "montre son vrai visage", "c'est un parti violent qui menace les juges" tacle Bompard

Le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, a estimé dimanche que le RN montrait son "vrai visage", celui d'un parti "dangereux pour la démocratie", en organisant un rassemblement à Paris en soutien de Marine Le Pen après sa condamnation judiciaire.

"Il ne suffit pas de porter des cravates à l'Assemblée nationale. L'extrême droite est un parti dangereux, dangereux pour la démocratie et dangereux pour l'État de droit. C'est un parti violent qui menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas", a déclaré M. Bompard à la presse, au début d'un contre-rassemblement place de la République à l'appel d'une partie de la gauche, qui réunissait quelques centaines de personnes en début d'après-midi, "une première étape" avant le 1er mai selon lui.

Le RN "attaque nos juges et nos institutions" pour Attal

Gabriel Attal a accusé dimanche, en ouverture d'un meeting Renaissance à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), l'extrême-droite "d'attaquer nos juges, attaquer nos institutions". "Gardons intact cet attachement à la moralisation de la vie politique et à nos institutions au moment où elles sont contestées par l'extrême droite qui se réunit aujourd'hui pour attaquer nos juges, attaquer nos institutions. (...) Nous, ici, nous ne disqualifierons jamais une décision de justice"

Après la condamnation de Marine Le Pen, la vaste offensive du RN

La lourde condamnation en première instance du Rassemblement national dans l'affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, et l'hypothèse sérieuse de l'inéligibilité de Marine Le Pen ont mis la classe politique en tension, à deux ans de l'échéance normale pour la succession d'Emmanuel Macron.

D'ici là, à l'été 2026, la Cour d'appel doit se prononcer. Et la triple candidate du RN n'entend pas d'ores et déjà renoncer, et passer le flambeau au président du parti à la flamme, Jordan Bardella.

Au contraire : le RN s'est lancé dans une vaste offensive, dénonçant avec véhémence les "juges tyrans", selon Jean-Philippe Tanguy, député RN, et organisant un rassemblement de soutien à Marine Le Pen dimanche à 15 heures, Place Vauban à Paris, devant le dôme des Invalides. "Que les choses soient très claires : nous ne laisserons pas les Français se faire voler l'élection présidentielle", a lancé Mme Le Pen mardi devant ses députés.

Un remake du Capitole ?

"Il n'est ni sain ni souhaitable" d'organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice, estime François Bayrou dans une interview au Parisien.

Le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand a vu dans ce meeting du RN la perspective d'un "mauvais remake du Capitole", référence à l'envahissement du Congrès par les partisans de Donald Trump en 2021. "Ce n'est pas une manifestation contre des juges" mais "pour la démocratie, pour Marine Le Pen, pour la souveraineté populaire", a rétorqué le vice-président du RN Sébastien Chenu.

Le député du Nord a toutefois de nouveau critiqué une décision "inique" et une "exécution provisoire qui en fait est l'exécution politique de la principale leader politique française". Donald Trump et son vice-président JD Vance ont apporté un retentissant soutien cette semaine à Marine Le Pen. Une "ingérence", juge François Bayrou.

Ce meeting du RN est "en réalité en opposition à la justice et contraire à l'État de droit", accuse Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, à l'initiative d'un appel au rassemblement, au même moment, Place de la République à Paris. Mme Tondelier a jugé "normal" de se mobiliser "quand la République est menacée", et "comprendrait mal que certains passent le week-end à se contorsionner (...) pour ne pas être là" pour ce rassemblement auquel se sont joints La France insoumise et Générations, mais pas le PS ni le PCF.

L'après-Macron à Saint-Denis

Pour le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, c'est clairement la présence de LFI dans la manifestation qui pose problème. "Je ne manifesterai pas avec une partie de la gauche qui a exactement les mêmes termes" que le RN sur les magistrats, a-t-il expliqué sur France2.

Dans le "bloc central", la mobilisation du RN change le ton du meeting prévu depuis plusieurs mois par Renaissance dimanche à la Cité du Cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), premier évènement de l'ère ouverte par la prise de contrôle du parti macroniste par Gabriel Attal. Le jeune ex-Premier ministre a battu le rappel après l'annonce d'un rassemblement par le RN, au nom de "l'État de droit" et de la défense de "la démocratie et nos valeurs".

"L'une des questions qui va se poser dimanche, c'est est-ce qu'on veut que la France devienne l'Amérique de Trump ou pas", juge un de ses proches.

Gabriel Attal, qui entend relancer le parti présidentiel, a convié dimanche matin le président d'Horizons Édouard Philippe, candidat déjà déclaré pour l'Élysée, et le Premier ministre François Bayrou. Le centriste, président du MoDem, s'est dit favorable à une fusion de son parti avec Renaissance. Une idée suggérée dans le Figaro par Élisabeth Borne, présidente du Conseil national de Renaissance, un temps candidate face à M. Attal pour la tête du parti.