Les services de Bercy envisagent un dérapage du déficit public à 5,6% du PIB en 2023, 5,7% en 2024 et 5,9% en 2025, selon les chiffres présentés par le rapporteur du Budget au Sénat, Jean-François Husson, qui a mené jeudi une mission de contrôle au ministère de l'Economie. Interrogée sur ces chiffres, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, estime qu'ils peuvent notamment s'expliquer par "le modèle de notre État protecteur".
"L'État providence a beaucoup accompagné et beaucoup protégé les Français jusque sur l'année 2023. Imaginez 45 milliards d'euros ont été déployé pour le bouclier tarifaire pour payer 150 à 200 euros d'augmentation sur les factures d'électricité des Français. Voilà une des raisons pour lesquelles il faut regarder les choses posément", poursuit-elle.
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Elle rappelle également le contexte géopolitique qui a pu avoir son influence sur la finance française : "Qui pouvait prévoir qu'on serait à 4 % de taux d'intérêt avec la banque centrale cette année ? Que la guerre en Ukraine s'embourbe ? Qui pouvait prévoir ce qu'il s'est passé au Moyen-Orient ? Il y a eu énormément de chocs".
Questionner le modèle français
Olivia Grégoire a également répondu aux détracteurs du gouvernement : "Le Rassemblement national n'a jamais proposer des pistes d'économies. LR a proposé plus de 100 milliards de dépenses. C'est tellement facile d'aller en plateau jouer des claquettes pour pleurer et critiquer le gouvernement quand au sein du Parlement jamais on a voté ou proposer des pistes d'économies".
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Si elle loue le modèle social français, la ministre défend tout de même son remodèlement : "Il faut qu'on questionne la réalité de notre modèle social. On a sur certains champ de la protection sociale, de l'assurance-chômage notamment, mais aussi de l'assurance-maladie qui coûtent cher. On a dans les frais de fonctionnement des coûts dans l'administration qui peuvent être inutile et redondants", conclut-elle