"La France suit de très près ce qui se passe en Algérie", a assuré dimanche le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, invité du Grand Rendez-Vous Europe1/Cnews/Les Echos. Alors que le gouvernement est resté discret depuis le début de la crise qui secoue le pays du Maghreb à l'approche de son scrutin présidentiel, le ministre a tenu à préciser que "la France veut réaffirmer la souveraineté du peuple algérien".
"Le peuple algérien choisira". "Ça ressemble à ce qui s'est passé dans d'autres pays que ce soit la Tunisie, que ce soit l'Egypte", a noté Didier Guillaume. "Je ne suis pas un commentateur, je suis un acteur politique. Un acteur politique, ça essaie de faire des analyses", a-t-il ajouté. "Le président Abdelaziz Bouteflika va décider aujourd'hui s'il est candidat ou pas (à la présidentielle algérienne, ndlr). En fonction de cela, il y aura des élections et le peuple algérien choisira", a conclu Didier Guillaume, soulignant l'importance des "relations économiques et commerciales" entre la France et L'Algérie. "Nous avons besoin que cette zone soit pacifiée, calme et apaisée."
>> DÉCRYPTAGE - Qui dirige vraiment l'Algérie aujourd'hui ?
Une contestation sans précédent. Au pouvoir depuis deux décennies en Algérie, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, a mis fin à des mois de spéculations le 10 février en annonçant qu'il briguerait un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril, malgré un accident vasculaire cérébral (AVC) l'ayant considérablement affaibli depuis 2013. Il fait depuis face à une contestation sans précédent en 20 ans de pouvoir. Des dizaines de milliers d'Algériens ont manifesté dans les rues du pays, vendredi, alors que la date d'expiration du délai de dépôt des dossiers de candidature est fixé à dimanche minuit.