"Diffamation", "mépris", "brutalité" : la majorité dénonce les propos enregistrés de Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez est attaqué par la majorité après la diffusion de ses propos à l'EM Lyon. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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C.L.
Lors d'un cours à l'EM Lyon enregistré à son insu, Laurent Wauquiez accuse notamment Emmanuel Macron d'avoir torpillé François Fillon. Des propos polémiques qui font bondir la majorité.

Sarkozy qui surveillait les portables de ses ministres, Merkel sans charisme, Darmanin en "Cahuzac puissance 10", Macron copieur de style et une "cellule de démolition" de Fillon mise en place par le camp Macron : Laurent Wauquiez s'est lâché devant des étudiants de l'EM Lyon… sans se douter qu'il était enregistré. Des extraits de son discours en roue libre ont été diffusés vendredi dans l'émission Quotidien. Les propos du président des Républicains font vivement réagir la classe politique, notamment au sein de la majorité, qui n'a pas manqué de lui répondre.

Réactions au gouvernement. L'exécutif s'est d'abord exprimé par la voix de son porte-parole, sur Twitter. "Diffamations, injures, vulgarité… Une conception particulière de l'enseignement… Les étudiants de l'EM Lyon méritent mieux !", a affirmé Benjamin Griveaux. Le secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique Sébastien Lecornu a lui aussi donné son avis sur le réseau social.

"La vraie nature de Laurent Wauquiez". Christophe Castaner, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, s'est également exprimé via Twitter, expliquant voir dans la vidéo "la vraie nature de Laurent Wauquiez : mépriser les journalistes, Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel et même se convaincre qu'Emmanuel Macron le copie !". Et Christophe Castaner de conclure, ironique : "C'est Surprise Surprise (sic) ? Non ?", en référence à la célèbre émission de caméras cachées de Marcel Beliveau Surprise sur prise ! diffusée en France dans les années 1990.

"Nous n'avons pas cherché à démolir François Fillon". Les élus de La République en Marche sont eux aussi montés au créneau depuis vendredi soir. Après avoir légendé la vidéo de Laurent Wauquiez d'un court "Brutal et Brutus" sur Twitter vendredi, la députée Aurore Bergé, tête d'affiche du groupe LREM à l'Assemblée, a répliqué samedi matin. "Je ne suis pas étonnée par la brutalité de Laurent Wauquiez. Mais nous n'avons pas cherché à démolir François Fillon. Nous avons fait campagne et les Français ont jugé", a-t-elle dit sur franceinfo.

Aurore Bergé a également regretté la hâte avec laquelle Laurent Wauquiez a réclamé la démission de Gérald Darmanin, oubliant selon elle, la présomption d'innocence. Dans la vidéo, le chef de file des Républicains assure que le ministre de l'Action et des Comptes publics "va tomber" dans le cadre de l'enquête pour viol qui le vise, finalement classée sans suite vendredi.

Toujours en moins de 280 caractères, plusieurs députés de la majorité ont tancé Laurent Wauquiez, voyant dans la vidéo une manifestation de son "arrogance", son "mépris" et de son côté "manipulateur".

Revoir la vidéo des propos de Laurent Wauquiez diffusée dans Quotidien :