Mohammed ben Salmane (MBS) était reçu jeudi soir au Palais de l’Élysée pour un dîner de travail. Si l’approvisionnement en pétrole était au cœur des discussions entre les deux dirigeants, la visite du prince héritier fait polémique, considéré comme persona non grata depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, il y a quatre ans. Mais depuis le début de la guerre en Ukraine et aussi des sanctions prises contre la Russie, la donne a changé.
L’Élysée assume. Pour la présidence, ce dîner était nécessaire au regard de la hausse des prix de l’énergie, de la crise alimentaire au Moyen-Orient et des inquiétudes liées au programme nucléaire iranien.
Face à la polémique suscitée, le château a précisé qu’Emmanuel Macron avait abordé la question des droits de l’Homme, comme il le fait à chaque fois avec Mohammed ben Salmane. Mais ce dîner de travail avait bien pour enjeu central, la question du pétrole.
L’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole
L’Arabie Saoudite est le premier exportateur mondial de pétrole brut et le seul pays capable de proposer chaque jour sur les marchés deux à trois millions de barils, ce dont l’Europe a besoin, depuis que l’Union européenne a fait le choix de se priver de cette quantité en sanctionnant la Russie.
Selon un conseiller, "si l'on veut se confronter, s’attaquer aux conséquences des crises énergétiques et alimentaires, le seul moyen est de parler avec tous les principaux acteurs". L’Élysée conteste faire de la realpolitik : "C’est de la politique tout court", lâche un autre conseiller. Quitte à réhabiliter Mohammed ben Salmane après avoir sanctionné Vladimir Poutine.