Face à Erdogan la riposte s’organise. Sur Europe 1 jeudi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait lancé un avertissement au président turc, évoquant de possibles sanctions européennes, sans préciser leur nature, s’il continuait sa politique offensive en Méditerranée orientale et s'il poursuivait ses déclarations "de haine" vis-à-vis notammetn d'Emmanuel Macron, qu'il accuse d'islamophobie. Selon nos informations, la France veut proposer au Conseil européen de supprimer l’union douanière qui existe entre la Turquie et l’Europe.
Celle-ci permet des échanges économiques sans taxes et profite grandement à l'économie turque. Le gouvernement français est donc prêt à employer les grands moyens contre la Turquie en s’attaquant au porte-monnaie. Au sein du gouvernement, on confirme que cette piste est à l’étude, mais qu'il faudra l’accord des autres chefs de gouvernements de l’Union.
Une arme difficile à manier
Avec cette proposition, la France veut montrer qu’elle est en première ligne de la résistance à la politique de déstabilisation de Recep Tayyip Erdogan. Alors que la France mène une guerre contre l’islam politique, le président turc se plaît à se présenter comme le défenseur des musulmans contre ce qu'il qualifie de "campagne de haine" menée par la France. Au sommet de l’Etat, certains soulignent pourtant les difficultés intérieures de la Turquie et les contradictions dans son discours.
L’arme des sanctions économiques demeure néanmoins délicate à manier. Elle pourrait par exemple entraîner un effet boomerang sur les entreprises françaises installées en Turquie.