Jacques Chirac des cérémonies commémoratives de la rafle du Vel d'Hiv le 16 juillet 1942. 1:40
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Virginie Riva, édité par Ugo Pascolo , modifié à
TÉMOIGNAGE - A huit ans, Rachel Jedinak est prise dans la première rafle du Veld'Hiv et s'échappe miraculeusement. 53 ans après, elle a vécu le célèbre discours de Jacques Chirac lors des commémorations de ce drame comme une libération. Après l'annonce du décès jeudi de l'ancien président, cette rescapée témoigne au micro d'Europe 1 des changements que ces quelques mots ont apporté dans sa vie. 
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"Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français". C'est par ces mots prononcés le 16 juillet 1995 que Jacques Chirac, qui s'est éteint jeudi matin à l'âge de 86 ans, est devenu le premier président de la République a reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs durant la Seconde guerre mondiale.

>> Ce sont ces mêmes mots qui ont "bouleversé" Rachel Jedinak. Emmenée par la police française le jour de la première rafle, le 16 juillet 1942, elle réussie à s'échapper miraculeusement. Si elle n'a pas été déportée à Auschwitz, sa famille n'a pas eu cette chance. A 85 ans, cette rescapée se souvient parfaitement du discours prononcé par Jacques Chirac, 53 ans après. Elle témoigne au micro d'Europe 1. 

"On était une ombre au tableau"

"Enfin ! Enfin quelqu'un acceptait de dire la vérité, de dire ce qu'il s'était passé. Il a fallu plus de 50 ans pour pouvoir nous exprimer. Ce jour-là, les vannes se sont ouvertes et tout le monde a pu raconter ce qu'il avait vécu. Auparavant, on ne voulait pas nous entendre. Nous étions presque tous des enfants français, mais on était une ombre au tableau. Après la guerre, on parlait de la France résistante, on m'a même dit parfois 'tu as de la chance d'être en vie alors tais-toi'. C'est là que nous avons commencé à nous organiser pour mener un combat contre l'oubli.

Nous avons été les précurseurs pour poser des plaques dans les écoles, et nous continuons encore 24 ans après [le discours de 1995, ndlr] à témoigner dans les écoles, collèges et lycées. Je lui sais vraiment gré d'avoir rétabli la vérité. Merci à Jacques Chirac".