«Réactionnaire», «addition de mesurettes» : les oppositions étrillent le discours de politique générale de Gabriel Attal

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Philippe Folgado // Crédit photo : EMMANUEL DUNAND / AFP , modifié à
Le discours de politique générale de Gabriel Attal était particulièrement attendu par les agriculteurs, mais aussi par l'ensemble de la classe politique. Une prise de parole qui n'a pas convaincu les oppositions qui dénoncent un "discours réactionnaire", "une addition de mesurettes" et qui ne répond pas à la colère des agriculteurs.  

Gabriel Attal a prononcé son discours de politique générale devant les députés à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre a annoncé de nouvelles mesures qu'il souhaite mettre en place pour imposer une "débureaucratisation" et une "désmicardisation de la France", il souhaite également aller plus loin dans la "réforme de l'assurance chômage, de nouvelles conditions pour le RSA et bien d'autres. Une prise de parole qui n'a pas manqué de faire réagir la classe politique. 

Le "discours le plus réactionnaire depuis un siècle" pour Mélenchon 

Le premier à avoir réagi a été Jean-Luc Mélenchon. Le fondateur de la France insoumise a qualifié le discours du Premier ministre de "discours le plus réactionnaire depuis un siècle". "Il punit durement les ingrats : suppression du SMIC, travail gratuit obligatoire pour le RSA". Jean-Luc Mélenchon accuse le Premier ministre de vouloir "généraliser de force le libéralisme économique" qui aurait "détruit l'industrie, l'agriculture, la santé et l'éducation". 

Mathilde Panot déplore le manque de nouvelles mesures pour apaiser la colère des agriculteurs. Selon elle, l'urgence pour le pays est "la démacronisation de ce pays et vite parce que le peuple n'en peut plus de cette politique". De plus, la présidente du groupe La France insoumise-Nupes appelle tous les députés à voter la motion de censure, véritable vote de défiance contre le gouvernement : "Ceux qui ne voteront pas la motion de censure seront de facto dans la majorité à ce gouvernement". Mathilde Panot estime que Gabriel Attal "n'a ni la confiance de l'Assemblée, ni la confiance des citoyens". 

Fabien Roussel pointe de son côté le manque "d'annonces concrètes pour les agriculteurs, les travailleurs". Le secrétaire national du Parti communiste français estime que le discours de politique générale était "très libéral, très très à droite". "Ce n'est pas Gabriel Attal, c'est Gabriel Thatcher", a-t-il ajouté au micro de BFMTV. 

"Une addition de mesurettes" dénonce Ciotti 

Éric Ciotti, le chef des Républicains, dénonce "une addition de mesurettes" qui ne font pas de "grandes réformes". Il fustige une forme de "trahison sur l'AME" (qui doit être réformée à l'été) et fait par de sa "déception" sur le manque de nouvelles mesures pour répondre à la "colère des agriculteurs" : "Rien de nouveau annoncer, pas de remises en cause sur l'excès de normes et sur les traités de libre-échange". Sur le volet migratoire, il dénonce enfin "le recyclage de vieille mesure". 

"Un catalogue", sans "aucun souffle", pour Marine Le Pen

Sur le perchoir, Marine Le Pen pointe, quant à elle, "un catalogue de promesses", sans "aucun souffle". La cheffe des députés du Rassemblement national estime que Gabriel Attal "accommode le pire de la droite et le pire de la gauche". D'après elle, le discours du chef du gouvernement n'était que "la revue de détail d'une déclaration de politique générale que le président de la République avait faite avant lui et, du coup, à sa place", en considérant que "le président est ministre de tout et, évidemment, le premier d'entre eux".