Édouard Philippe n'a "pas de dogme" quant au nombre souhaitable de fonctionnaires, après qu'Emmanuel Macron a évoqué le possible abandon de l'objectif de 120.000 suppressions de postes d'ici à 2022. "Je n'ai pas de dogme sur le nombre de fonctionnaires. On les augmente là où il y a des besoins, comme dans la police ou les armées, et on supprime des postes là où les besoins changent, comme aux impôts", affirme dimanche le Premier ministre dans un entretien au Figaro, à la veille de l'examen du projet de réforme de la fonction publique par les députés.
"Je crois profondément qu'on peut réformer l'État, conserver, voire améliorer la qualité de service public tout en diminuant le nombre de fonctionnaires", ajoute le chef du gouvernement.
"La baisse des effectifs, une conséquence de la transformation de la sphère publique"
Lors de sa conférence de presse du 25 avril, le chef de l'État avait dit qu'il était prêt à "abandonner", "si ce n'est pas tenable", l'objectif qu'il avait fixé de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires d'ici à la fin du quinquennat - sur 5,5 millions d'agents dans les trois versants de la fonction publique (État, hospitalière, territoriale). Il avait demandé au gouvernement de lui "donner son analyse d'ici l'été" sur ce dossier. Pour Édouard Philippe, "la transformation de la sphère publique, c'est l'objectif, et la baisse des effectifs, une conséquence. Je me rappelle que pendant la campagne présidentielle, François Fillon, proposait de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires..."
"Les mêmes qui soutenaient cet objectif nous disent aujourd'hui qu'on va souvent trop loin. C'est comme sur les contrats aidés. Les Républicains voulaient totalement les supprimer il y a deux ans, maintenant ils crient au crime de lèse-majesté parce qu'on en a réduit le nombre de moitié". Le projet de réforme de la fonction publique, dont l'Assemblée débute l'examen lundi, vise notamment à davantage de souplesse dans le recrutement avec un recours accru aux contractuels -déjà au nombre d'1 million -, des mobilités facilitées, ou encore un dialogue social "simplifié" avec une refonte des instances.
Édouard Philippe juge les conditions réunies pour son maintien à Matignon. Après deux ans dans une fonction jugée parmi les plus éprouvantes de la politique, le Premier ministre Édouard Philippe juge, dans un entretien dimanche au Figaro, que les conditions sont réunies pour son maintien à Matignon. "Je considère qu'un Premier ministre est à Matignon aussi longtemps que trois conditions sont rassemblées: la confiance du président, le soutien de la majorité parlementaire et la volonté de faire. À mes yeux elles sont pleinement réunies", explique-t-il, en prenant soin de souligner que "la décision ne (lui) appartient pas".