En laissant entendre qu'elle pourrait recourir à l’article 49.3 pour faire adopter son projet de réforme du travail, la ministre du Travail Myriam El Khomri ne s’est pas fait que des copains au gouvernement. "C'est regrettable. On ne réforme pas bien un pays avec des tensions", a déclaré Ségolène Royal sur Europe 1, suivie un peu plus tard par Jean-Marc Ayrault sur France 3. Et depuis Tahiti, où il est en déplacement, François Hollande a lui aussi estimé que "le mieux" serait de "trouver une majorité" plutôt que de passer en force.
"Souplesse pour les employeurs comme pour les salariés". Selon le chef de l’Etat, "cette majorité sera à trouver dans la discussion, dans le débat mais il ne faut pas que le texte soit dénaturé et il faut qu'on reste sur la philosophie telle que je l'ai définie moi-même". "Lorsque je suis allé devant les partenaires sociaux le 18 janvier, tout est dans le discours", a ajouté le président de la République, rappelant les principes de ce texte: "souplesse pour les employeurs comme pour les salariés et sécurité pour les employeurs comme les salariés".
La loi Macron, un précédent. Le projet de loi de la ministre du Travail doit être présenté en Conseil des ministres le 9 mars. Myriam El Khomri a dit s'attendre à un débat parlementaire "très nourri" et a laissé entendre que le gouvernement pourrait utiliser l'article 49-3 de la Constitution permettant l'adoption d'un texte sans vote. Le gouvernement avait déjà eu recours au 49-3 en 2015 pour faire adopter la loi Macron.