La députée EELV Cécile Duflot craint que Nicolas Hulot ne soit qu'un "trophée" pour Emmanuel Macron s'il entre au gouvernement, mais espère qu'il "arrive(ra) à faire changer les choix actuels" du président en matière d'écologie.
Le sujet, "c'est le cap qui est donné". "Le risque, c'est que ce soit un trophée. (...) L'espoir, c'est qu'il arrive avec sa sincérité, sa détermination, à faire changer les choix actuels du président" de la République, a dit mercredi sur France Info Cécile Duflot, alors que Nicolas Hulot pourrait selon un proche entrer au gouvernement, sous certaines conditions.
"Le sujet, ce n'est pas le poste, le sujet c'est le cap qui est donné", a souligné l'ancienne ministre du Logement, qui avait elle-même refusé de faire partie du gouvernement de Manuel Valls, estimant ne pas avoir de garanties suffisantes sur la politique qui serait menée. "Je pense qu'aujourd'hui celui qui a le plus grand rapport de force, la plus grande notoriété et la plus grande sincérité de l'engagement sur ces questions, c'est Nicolas Hulot pour qui j'ai beaucoup de respect et d'affection (...). Mais si votre Premier ministre et le président de la République n'ont pas le cap de l'écologie, vous serez en permanence entravé", a-t-elle souligné.
"En matière d'écologie, il y a le discours et les actes". La députée n'a pas exclu, si elle siégeait de nouveau à l'Assemblée, de voter la confiance au gouvernement du Premier ministre Édouard Philippe, si les choses vont "dans le bon sens". Mais Emmanuel Macron et Edouard Philippe n'ont pour l'instant "vraiment pas" le cap de l'écologie, a-t-elle estimé. "En matière d'écologie, il y a le discours et les actes", a relevé Cécile Duflot, en pointant le choix d'Edouard Philippe, de "faire un lobbying extrême auprès de la ministre de l'Écologie pour qu'elle repousse la date de fermeture de 2023 à 2035 de la centrale à charbon du Havre", dont il est maire.
Nicolas Hulot pour peser sur les actes. "Sur le projet d'Emmanuel Macron en matière d'écologie (...), il y a beaucoup de phrases, d'intentions, mais on sait très bien qu'on est à peu près dans la reproduction de ce qui s'est fait ces dernières années avec François Hollande, c'est-à-dire des engagements sur le papier, avec la loi de transition énergétique et pas de traduction dans les actes", a-t-elle poursuivi. "Je pense (que) si Nicolas Hulot devient ministre, c'est qu'il aura obtenu des engagements qui feront que les orientations aujourd'hui portées par le président de la République prendront un virage à 180 degrés, ou même à 90 degrés", a-t-elle néanmoins voulu croire.
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