C'est l'un des points noirs du quinquennat, qui pèse toujours sur les finances publiques. Selon la Cour des comptes, la facture liée à l'abandon de l'écotaxe s'élève à près d'un milliard d'euros depuis 2013. Il y a deux ans, l'État a passé un appel d'offres pour démonter 150 portiques au-dessus des autoroutes, mais l'ordre de les retirer n'a pas été passé, tandis qu'il faut toujours s'assurer qu'ils sont en bon état.
Nouvelle taxe francilienne en attente. Certaines collectivités aimeraient s'en servir, à l'image de la région Île-de-France, qui a voté une écotaxe pour faire payer les camions qui passent par la région sans y embarquer ou déposer des marchandises. La taxe pourrait rapporter 100 millions d'euros. Là encore, le gouvernement n'a toujours pas validé le projet.
Il y a aussi un procès en cours entre l’État et des sociétés de télépéage, qui avaient acheté des badges électroniques pour l’écotaxe (600.000 badges à 150 euros pièce, soit 90 millions d’euros). L’État ne les a pas encore indemnisées.
Les anciens salariés d'Ecomouv dans la précarité. Enfin, l'abandon de l'écotaxe a eu des conséquences sociales avec le licenciement de tous les salariés de l'entreprise qui devait gérer la collecte de l’écotaxe, au printemps 2015. À l'époque, les 150 personnes de la société Ecomouv de Metz étaient partis avec un chèque d’un an de salaire. Mais aujourd’hui, selon une source syndicale, sur les 160 salariés basés à Metz, la majorité a soit un emploi précaire, soit est au chômage. L'État avait pourtant promis de les replacer... Bref, le dossier est loin d'être réglé malgré l'abandon de l'Ecotaxe.