ÉDITO - Allocution d'Emmanuel Macron : "un propos de colmatage"
Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé mardi soir, lors d’une allocution télévisée, qu’il souhaitait voir achevée la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame "d’ici cinq années", l’éditorialiste politique d’Europe 1 Michaël Darmon analyse cette prise de parole imprévue.
"Ce soir (mardi soir), c’était un propos de colmatage : il est bien clair que les propos qu’Emmanuel Macron a eu avec force et émotion étaient tenus déjà dès hier soir (lundi soir), sur le roman national, sur ce qui fait la France, etc. La question se pose : pourquoi avait-il besoin de le répéter ce soir devant la nation ?
Certes, on le sait, on l’a compris de la part de ses équipes, il a été sincèrement touché par ce qu’il a vu hier soir (lundi soir), mais il s’est passé également quelque chose : il y a eu un loupé technique qui fait que le texte de son allocution annulée pour cause de l’incendie a été diffusé par erreur dans les médias .
C’est ce qui l’a mis très en colère aujourd’hui (mardi), car ça a pollué complètement une séquence où on disait qu’il n’était pas question que les annonces soient dans la presse dix jours avant… Donc, on a un président qui vient faire un exercice assez magistral de communication politique, qui lance sur la place publique les fameux 'cinq ans' pour rebâtir la cathédrale . On va en parler maintenant pendant des jours et résultat des courses, on va beaucoup moins parler, pense-t-il, des annonces qui devaient être faites.
D’ailleurs, il le dit : 'Ce n’est pas le temps de le faire, ne tombons pas dans ce piège de la rapidité, ne commentons pas ce qui devait être annoncé'. En clair, il demande à l’opinion, à la presse et aux Français d’arrêter de parler de ce qui devait être annoncé. 'Je reviendrai vers vous, il y aura le temps de la politique qui reprendra son tumulte', dit-il.
Car c’est vrai que lorsqu’il décidera de reprendre son propos sur les 'gilets jaunes', il fermera lui-même la séquence de communication et d’émotion sur Notre-Dame."