>> Le début de l’année 2019 est marqué par un regain de mobilisation des "gilets jaunes", avec de fortes tensions à Paris et en province pour l'acte 8 du mouvement social, démarré à l'automne. Emmanuel Macron réorganise sa garde rapprochée pour résoudre cette crise qui n'en finit pas de durer, affirme notre éditorialiste Michaël Darmon.
"La journée de samedi est un cap qui a changé l’analyse du gouvernement : au sommet de l'État, on considère que l’état de crise est déclaré. Les affrontements avec les gilets jaunes n’avaient pas pour enjeu des dégâts matériels, avec peu de magasins touchés et seulement quelques deux-roues vandalisés à Paris.
Des cibles devenues politiques. Les cibles sont devenues politiques. Un groupe d’assaillants a ainsi défoncé, avec un engin de chantier, l’entrée du ministère où se trouve le bureau du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, lequel a été évacué. Emmanuel Macron a réagi en parlant d’une "extrême violence venue attaquer la République".
Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 5 janvier 2019
Désormais, le chef de l'État a changé de mode d’analyse : il a désormais conscience que c’est le caractère imprévisible des événements qui est la nouvelle horloge du quinquennat. Ça n’est pas seulement une formule, mais une logique de fonctionnement.
Ce début d’année très tendu intervient alors que le premier cercle du président de la République a perdu l'un de ses membres, avec le départ surprise de Sylvain Fort, son directeur de la communication et sa plume. Comme le révélait Europe 1 la semaine dernière, il s'agit d'un prélude à un vaste renouvellement de son équipe.
>> De 5h à 7h, c’est "Debout les copains" avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici
La candidature d'un proche de Brigitte Macron écartée. Pour le remplacer, Emmanuel Macron cherche d'abord quelqu'un capable de gérer des crises. C’est la raison pour laquelle la candidature de l’actuel directeur de cabinet de Brigitte Macron, Pierre-Olivier Costa, a été écartée par le chef de l'État, selon les informations d'Europe 1. Le nom de cet ancien conseiller du maire de Paris Bertrand Delanoë aurait été rayé en raison d'une absence d'expérience de gestion des crises et d'un manque de familiarité avec le monde des médias.
Un tandem Ndiaye-Grangeon ? D'autres possibilités existent, comme un tandem possible qui serait formé par l’actuelle directrice adjointe de la communication, Sibeth Ndiaye, et l'un des dirigeants de La République en marche aux côtés du président depuis le début comme conseiller spécial, Philippe Grangeon. Sibeth Ndiaye a fait ses classes en politique et pilote les relations avec les médias depuis l’époque de Bercy, lorsqu'Emmanuel Macron était au ministère de l'Économie, entre 2014 et 2016.
D'autres candidatures sont examinées par le président. La décision aura une dimension politique, alors que le grand débat national va commencer le 15 janvier et que les turbulences politiques ne sont pas prêtes de se calmer. À l'Élysée, on en est à présent convaincu : si gouverner c’est prévoir, alors c’est prévoir l’imprévisible."