Le gouvernement hausse le ton. Édouard Philippe, invité lundi soir du 20H de TF1, a annoncé une future loi durcissant les sanctions contre les casseurs et les manifestations non déclarées, après les débordements violents lors de l'acte 8 des "gilets jaunes". Le Premier ministre a promis, en outre, un dispositif de sécurité "considérable" pour l'acte 9, samedi.
Sur le modèle de la lutte contre le hooliganisme. "Dans bien des villes de France, les manifestations se sont passées pacifiquement, mais nous ne pouvons pas accepter que certains profitent de ces manifestations pour déborder, pour casser, pour brûler. Ceux-là n'auront jamais le dernier mot dans notre pays", a affirmé le Premier ministre. Cette nouvelle loi doit muscler l'arsenal répressif en créant notamment, sur le modèle de la lutte contre le hooliganisme, un dispositif interdisant l'accès aux manifestations de casseurs identifiés avec la création d'un fichier spécial, a précisé Matignon. Édouard Philippe a donc répondu "oui" à la demande des syndicats de policiers.
La loi pourrait être rapidement mise sur pied. "Elle peut être déposée et discutée par l'Assemblée nationale, début février", a affirmé le chef du gouvernement, relevant que le Sénat contrôlé par l'opposition de droite avait voté une "proposition assez analogue" en octobre.
Renforcement du principe "casseur payeur". Le texte visera également à sanctionner plus sévèrement ceux qui organisent des manifestations non déclarées et à transformer en délit le fait de masquer son visage lors d'une manifestation, puni actuellement d'une contravention. Le gouvernement veut également renforcer le principe du "casseur payeur", en leur imputant plus facilement la réparation de dégâts commis en cas d'attroupement, selon Matignon.
Un dispositif de sécurité "considérable" samedi. Le Premier ministre a également assuré qu'un dispositif de sécurité "considérable" sera déployé pour encadrer la prochaine journée de mobilisation des "gilets jaunes" samedi. Le dispositif retrouvera son niveau de mi-décembre, à savoir près de 80.000 policiers et gendarmes dans toute la France, a précisé le Premier ministre, assurant que les manifestants violents n'auraient "pas le dernier mot".
Par ailleurs, Édouard Philippe a précisé que 5.600 personnes ont été placées en garde à vue, et quelque 1.000 condamnations prononcées par la justice depuis le début de la mobilisation des "gilets jaunes".