Le Premier ministre, Édouard Philippe, a confirmé dimanche qu'il y aurait "l'an prochain nettement moins de contrats aidés" qu'en 2017. "Nous voulons progressivement réduire le nombre des contrats aidés et développer la formation", a-t-il déclaré lors de l'émission Questions Politiques de franceinfo/France Inter/Le Monde. Trois secteurs resteront prioritaires pour les emplois aidés : l'accompagnement des enfants handicapés, l'Outre-mer et les secteurs d'urgence sanitaire et sociale, a-t-il ajouté.
Le cas des Restos du Cœur. Interpellé sur le cas des Restos du Cœur à Grenoble, qui se plaignent de ne plus pouvoir servir de repas chauds suite à la suppression d'emplois aidés, Édouard Philippe a assuré que ce cas ne "correspond pas aux orientations fixées par le gouvernement" et donné instruction au préfet pour que "cela soit réglé le plus vite possible".
En 2016, il y avait 460.000 contrats aidés en France, en 2017, le précédent gouvernement en prévoyait 280.000, a-t-il ajouté, mais "70% ont été attribués dans les 4 premiers mois de 2017, on sait très bien pourquoi", a-t-il lancé, en allusion à la campagne électorale.
"Des contrats précaires subventionnés par l'Etat." "Nous en avons rajouté : au total fin 2017 il y aura 310.000 ou 320.000 emplois aidés", a-t-il dit. "Ces contrats sont en réalité des contrats précaires subventionnés par l'Etat, donc le contribuable", et constituent "une aubaine" pour des employeurs, a-t-il critiqué, estimant que le développement de la formation sera "beaucoup plus efficace" pour aider au retour à l'emploi. En effet, dans le secteur marchand, seuls 25% des contrats aidés débouchent ensuite sur un emploi, "donc 75% d'échec", et seulement "57% à 60% dans le secteur non marchand, a fait valoir le chef du gouvernement.