Le Premier ministre Edouard Philippe fera une déclaration de politique générale le 12 juin et le président Emmanuel Macron ne réunira pas le Congrès "en juillet" mais plutôt à une date "ultérieure", a annoncé la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Le chef du gouvernement tiendra "un discours de politique générale", a-t-elle annoncé mercredi dans son compte-rendu du Conseil des ministres. Le Premier ministre demandera également un vote de confiance à l'issue de sa déclaration, a précisé Matignon.
Selon l'article 49 alinea 1 de la Constitution, le Premier ministre peut engager la responsabilité du gouvernement après une déclaration de politique générale, sans obligation. La prééminence du groupe La République en marche, associé au MoDem, avec plus de 350 députés sur 577, fait cependant courir très peu de risque de vote négatif.
L'objectif de cette déclaration sera "d'expliquer ce que sera la mise en oeuvre de l'acte 2 par le gouvernement" et "l'occasion pour le Premier ministre à la fois de fixer le calendrier politique mais également les chantiers législatifs" pour atteindre les objectifs de l'exécutif, a expliqué Sibeth Ndiaye. "Le président de la République ne prendra pas la parole devant les parlementaires réunis en Congrès au mois de juin. Il le fera ultérieurement", a-t-elle poursuivi avant de corriger son propos et de préciser qu'elle voulait parler du "mois de juillet". "Ça n'est qu'un report", a-t-elle souligné, interrogée sur une date précise.
"Chaque année Macron s'est fait taper dessus lors des Congrès"
Emmanuel Macron avait réuni les parlementaires en Congrès en juillet 2017, deux mois après son élection. Le lendemain, Edouard Philippe avait prononcé une déclaration de politique générale le 4 juillet 2017. Elle avait été suivie d'un vote lors duquel 370 députés, sur 577, lui avaient accordé leur confiance. Selon l'article 49 de la Constitution, le gouvernement a la faculté, mais pas l'obligation, d'engager sa responsabilité devant l'Assemblée nationale à l'issue d'une déclaration de politique générale. Un vote négatif entraîne alors la démission du gouvernement.
"Emmanuel Macron a beaucoup rendu compte devant les Français : dans le grand débat, lors de sa conférence de presse. Chaque année il s'est fait taper dessus lors des Congrès : il est toujours le roi, toujours en train de parler. Donc il peut déroger cette année", a justifié auprès de l'AFP une source parlementaire dans la majorité présidentielle. Par ailleurs, et pour justifier un Congrès, "pas sûr que la révision constitutionnelle soit prête. Le texte est quasi prêt, mais c'est mieux d'avoir un accord" avec le Sénat, fait valoir cette source.