1:48
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : Quentin De Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Jordan Bardella a dévoilé ce lundi, au cours d'une grande conférence de presse de plus d'une heure et demie, les grands axes du programme du Rassemblement national. Il a annoncé plusieurs nouvelles mesures, notamment dans le domaine de l'éducation.

À peine commencée, la campagne des législatives est entrée lundi dans sa dernière semaine : poussé par les sondages, mais accusé de reculer sur des mesures, Jordan Bardella a dévoilé ce lundi les grands axes du programme du RN quand Gabriel Attal, en campagne à Dijon, tente de réduire l'écart avec la gauche et l'extrême droite. "Nous sommes prêts" à gouverner : après quelques moments de flottements qui ont donné des munitions à ses adversaires, notamment sur la promesse d'abroger la réforme des retraites, le président du Rassemblement national Jordan Bardella, a profité d'une grande conférence de presse de plus d'une heure et demie pour tenter de mettre les points sur les i.

Sur les retraites, il a réitéré sa volonté de donner la priorité aux carrières longues dès l'automne : "les Français qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui justifient de 40 annuités, pourront partir à la retraite dès 60 ans", a-t-il assuré. Mais c'est dans le domaine de l'éducation qu'il a annoncé de nouvelles mesures, promettant "un big bang de l'autorité" dès la rentrée avec l'interdiction des téléphones portables dans les collèges et les lycées, le "vouvoiement" des enseignants ou encore la poursuite de l'expérimentation de l'uniforme à l'école.

"Les plus stratégiques de l'État seront réservés aux citoyens français"

S'exprimant devant Marine Le Pen et notamment Éric Ciotti, le président de LR qui a conclu une alliance avec le RN, il a promis de "refaire de l'école un asile inviolable où les querelles des hommes n'entrent pas". Jordan Bardella s'est engagé à mettre un terme "à l'idéologie du pas de vague et au recul de la République dans ses propres institutions", assurant que l'État soutiendra "systématiquement" les enseignants, avec l'instauration de "peines plancher dans les conseils disciplinaires" et la création de centres spécialisés pour y accueillir "les élèves perturbateurs ou harceleurs".

 

Il a également promis de renouer avec l'esprit de la "loi Ciotti de 2010, abrogée par François Hollande, qui prévoit la suspension des allocations familiales et des bourses scolaires en cas de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires". Partisan de "restaurer l'école publique dans son exigence et viser l'objectif d'un nivellement par le haut", il a réitéré la volonté du RN de "remplacer le collège unique par un collège modulaire" afin "d'orienter plus tôt et plus efficacement".

Sur le plan de l'immigration, thème phare du parti à la flamme, le RN souhaite "empêcher" les personnes avec une double nationalité d'occuper "des emplois extrêmement sensibles" dont la liste sera définie "par décret", comme l'a annoncé ce lundi le député sortant Sébastien Chenu. Interrogé sur cette proposition, Jordan Bardella, a répondu : "Je vous confirme que les postes les plus stratégiques de l'État seront réservés aux citoyens français et aux nationaux français". 

"Je considère la Russie comme une menace multidimensionnelle"

"Nous n'entendons pas remettre en cause la double nationalité (...). En revanche, nous entendons effectivement réserver un certain nombre d'emplois stratégiques dans les secteurs notamment liés à la sécurité et à la défense exclusivement à des citoyens français", a-t-il ajouté, notant que cela concerne "très très peu de personnes". Quand vous êtes Franco-ceci ou Franco-cela, vous êtes Français et vous avez évidemment les mêmes droits que n'importe quel Français", a toutefois ajouté Sébastien Chenu. 

Enfin, s'agissant des questions internationales, Jordan Bardella a assuré qu'il se monterait "extrêmement vigilant (face) aux tentatives d'ingérence de la Russie", s'il accédait au pouvoir. "Je considère la Russie comme une menace multidimensionnelle à la fois pour la France et pour l'Europe", a déclaré a-t-il déclaré alors que son parti est régulièrement épinglé pour sa proximité avec Vladimir Poutine. "La Russie conteste aujourd'hui des intérêts français, depuis plusieurs mois, plusieurs années sur nos zones d'influence historique en Afrique, en mer Noire et aussi dans nos outre-mer, en prenant fait et cause pour notamment pour les Comores" dans la crise migratoire qui touche Mayotte, a ajouté celui qui aspire à devenir Premier ministre.

 

Tout en se disant "favorable à ce que le soutien logistique et en matériel de défense à l'Ukraine puisse se poursuivre", Jordan Bardella a réaffirmé "ses lignes rouges très claires". Il refuse d'une part "l'envoi de troupes sur le sol ukrainien" et d'autre part l'envoi "de missiles longue portée ou de matériel militaire" qui pourrait "frapper directement les villes russes". "Cela créerait les conditions d'une ingérence de la France et les conditions d'une escalade face à une puissance qui est une puissance nucléaire", a-t-il jugé.