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Yanis Darras , modifié à
La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, était l'invitée de La Grande interview Europe 1-CNews ce vendredi. Au micro de Romain Desarbres, elle est revenue sur l'importance d'un sursaut d'autorité chez les parents, et appelle à ne pas incriminer les mères célibataires.

"Il n'y aura pas de guerre de religion à l'école". En déplacement jeudi à Viry-Châtillon dans l'Essonne, le Premier ministre a présenté ses mesures pour faire face à la montée de la violence chez les jeunes, avec régulièrement, un "sous-texte identitaire ou religieux", juge-t-il. Cette commune d'Île-de-France a été le théâtre de la violente agression de Shemseddine, un jeune homme de 15 ans, battu à mort par les frères d'une fille avec qui il discutait. Un crime d'honneur qui marque l'apogée de la violence entre adolescents ces derniers mois. 

Des mères célibataires qui "doivent tout gérer"

Le Premier ministre insiste pour qu'"un sursaut d'autorité" ait lieu, à l'école, mais aussi au domicile familial. "Oui, il y a des situations où clairement les parents sont défaillants, où il n'y a plus de cadre, où il y a plus d'autorité", juge au micro d'Europe 1, Aurore Bergé. 

Le gouvernement veut désormais que la réparation de dégâts n'incombe pas uniquement au parent qui a la charge de l'enfant. Une manière de responsabiliser les pères et protéger les mères célibataires, trop souvent pointées du doigt alors qu'elles ont besoin d'aide, poursuit la ministre. "On s'est habitués à considérer que c'était normal que les mères soient toutes seules et qu'elles soient seules en première ligne à devoir tout gérer", s'indigne-t-elle.

Responsabiliser les deux parents

"Les familles monoparentales, il faut être clair, c'est très rarement une situation choisie par la femme. C'est une situation qu'elle subit. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on se retrouve avec des femmes seules qui doivent faire front, qui doivent faire face sur justement tous les fronts", soulignant notamment la surreprésentation des mineurs issus de familles monoparentales lors des émeutes de l'été 2023. 

"Dire ça, ce n'est pas pointer du doigt ces familles monoparentales, c'est juste décrire la situation telle qu'elle est. Donc on va aller chercher la responsabilité des deux parents. Moi, je ne veux pas qu'on accepte une situation où l'on se dit bah après tout, les femmes ont été laissées seules et la société va l'accepter. On ne doit pas laisser ces femmes seules. C'est la question des internats pour accompagner aussi ces enfants. C'est l'accompagnement spécifique qu'on doit avoir pour les familles monoparentales. Mais c'est aussi poser un cadre clair, finalement assez basique, qui est de dire qu'on peut se quitter dans un couple mais qu'on ne quitte pas ses enfants.", conclut-elle.