Un pas en arrière ? Certainement pas. Interrogée sur Europe 1 mardi, Myriam El Khomri a défendu les ajustements faits sur sa loi par l'exécutif, présentés la veille aux partenaires sociaux. "Chercher un compromis était utile car le démarrage a été raté", a expliqué la ministre du Travail. "On ne réforme pas dans la brutalité. Un compromis est un pas en avant, un pas vers l'autre. C'est l'inverse d'un recul."
Le débat parlementaire "légitime et normal". Myriam El Khomri a également défendu le processus législatif, estimant que les débats n'allaient pas affaiblir sa réforme. "Cette loi ne va pas être dévitalisée mais il y a un débat parlementaire, légitime et normal, qui vise à enrichir le texte." Un discours qui tranche avec celui tenu dans sa première interview à propos de la loi, en février dernier, dans Les Echos. A l'époque, la ministre avait assuré que le gouvernement "prendrait ses responsabilités" en cas de désaccord avec le Parlement, laissant planer la menace d'un 49.3.
"C'est ma loi". Visiblement agacée par les accusations d'ingérence de Matignon dans l'élaboration du projet de loi, Myriam El Khomri a tenu à mettre les points sur les i. "C'est ma loi", a t-elle martelé. "C'est moi qui ai mené les concertations avec les partenaires sociaux." Quant à la réécriture qui a débouché sur la dernière version du texte, elle a été "partagée par l'ensemble du gouvernement" selon la ministre. La version modifiée du texte porte donc la "marque du dialogue social, qui est celle de François Hollande depuis le début du quinquennat".