La campagne officielle pour les élections européennes du 26 mai débute lundi, à deux semaines d'un scrutin à l'issue toujours aussi incertaine, avec La République en Marche et le Rassemblement national au coude-à-coude dans les sondages.
Une campagne qui pourrait être décisive
Affichage, spots télévisés... c'est parti pour le sprint final d'une campagne qui devrait enfin s'animer avec la multiplication des débats télévisés et des spots audiovisuels soigneusement minutés. À l'heure des réseaux sociaux, les experts soulignent l'intérêt de la campagne et des documents officiels "toujours très attendus", couplés aux débats télévisés, qui ont parfois permis de départager les listes ou de faire émerger l'une d'elles dans les jours qui précèdent le scrutin. D'autant que les derniers sondages donnent LREM et le RN quasiment à égalité, avec autour de 22% d'intentions de vote chacun, et que la situation n'est pas encore décantée à gauche.
Des panneaux et des spots télévisés
Grand classique du genre, 34 panneaux ont été installés par les mairies devant les écoles et autres bureaux de vote pour l'apposition des affiches électorales d'autant de listes en lice. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a précisé de son côté la durée et l'ordre de passage des spots officiels diffusés sur l'audiovisuel public et dont le calcul découle d'un mélange des critères d'équité et de représentativité. Critères d'ailleurs régulièrement contestés par certains candidats qui voient leur temps de parole limité par rapport à des listes concurrentes.
Dès mardi, deux types de spots seront diffusés : des petits formats (autour de 1 minute 30), principalement après les journaux télévisés et dans la soirée, et d'autres de trois minutes environ, plutôt dans la matinée et l'après-midi.
De plus de 55 minutes à 3 minutes 33 de temps de parole
Les temps de parole vont de 55 minutes 53 secondes pour la liste LREM/MoDem, 48'11 pour celle du RN, 38'20 pour LR, 19'43 pour la liste PS/PP/ND, 18'37 pour LFI, 14'14 pour EELV, à une durée minimale de 3'33 pour une vingtaine de listes restantes, dont deux liées au mouvement des "gilets jaunes". Crédité de seulement 4'23, Benoît Hamon a ironisé sur l'écart entre la liste Générations qu'il conduit et celle de LREM qui dispose "de près de quinze fois plus de temps de parole".
Ces temps ont été fixés en fonction notamment des performances des formations aux dernières Européennes et aux élections plus récentes, des indications des sondages et de la contribution des candidats à l'animation du débat électoral.
Lancement des impressions de bulletins de vote
C'est aussi l'heure de la diffusion des professions de foi et de l'impression des bulletins de vote à la charge des listes. Un exercice très encadré, qui exclut par exemple l'utilisation des trois couleurs (bleu, blanc, rouge) à l'exception de la reproduction de l'emblème des partis ou groupements.
La campagne officielle des Européennes a régulièrement permis à des listes déposées par des mouvements plus ou moins structurés de se faire entendre. Mais seules celles qui auront franchi la barre des 3% se verront rembourser leurs frais de campagne.
Près de 47 millions de personnes appelées aux urnes
Celle-ci prendra fin le samedi 25 mai à minuit en métropole et dans une partie de l'outre-mer, et le vendredi à la même heure là où le scrutin a lieu dès le samedi (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Polynésie française). Au total, 46,9 millions de personnes étaient inscrites, selon l'Insee, sur les listes électorales françaises mi-avril (hors Nouvelle-Calédonie), dont 1,3 million résidant hors de France.