"Une écologie courageuse et conquérante" : tel est le programme de Yannick Jadot, chef de file d'Europe Écologie-Les Verts pour les élections européennes de 2019. "Nous sommes prêts. Notre campagne va démarrer dès les journées d’été (du 23 au 25 août à Strasbourg, ndlr). La seule liste véritablement européenne, c’est la nôtre", avance Yannick Jadot dans une interview au Journal du dimanche. Ambitieux, il assure "viser les 15 %".
Programme et objectifs ambitieux. Le leader des écologistes français aux européennes esquisse déjà les grandes lignes du programme de son parti : "renforcer le financement des énergies renouvelables avec un plan massif d’investissement de 100 milliards d’euros par an", "en finir avec les accords commerciaux comme le Ceta – la France en a encore le pouvoir – qui planifient la mondialisation de la malbouffe et de la souffrance animale" ou encore "la réforme de la politique agricole commune (pour) rendre notre agriculture durable et sauver nos paysans et notre santé".
En creux, Yannick Jadot s'en prend à la liste en préparation du côté de La République en marche, composée selon lui de "comptables et de libéraux avec à leur tête l’enfant prodige, Emmanuel Macron". Il estime que les électeurs sauront faire la différence avec sa propre liste. "Jamais l’écologie n’aura autant irrigué la société, les entreprises, les initiatives citoyennes. Nous avons gagné la bataille culturelle, gagnons celle des politiques publiques", clame le député européen depuis 2009, avant de préciser ses ambitions : "Nous avons un potentiel énorme. Nous pouvons viser les 15 % aux européennes".
Pas d'alliance avec Benoît Hamon. Pour arriver à résultat bien supérieur à celui des européennes de 2014 (9%), Yannick Jadot souhaite s'appuyer sur la société civile. "Je veux que dans les quatre premiers (de la liste, ndlr) il y ait deux personnalités très fortes qui incarnent des combats". Le chef de file des écologistes donne déjà un nom, celui de Damien Carême, le maire de Grande-Synthe, qui "a parfaitement géré le dossier des réfugiés". "D’autres nous rejoindront. D’ici à l’automne, nous dévoilerons les noms. Vous aurez des surprises…", promet Yannick Jadot.
Toutefois, celui qui mènera la bataille des européennes pour les écologistes l'affirme : il fera cavalier seul. "L’élection européenne est le seul scrutin ou les électeurs votent par conviction. C’est un vote de clarté. Notre priorité est de rassembler les écologistes autour d’une ligne claire, pas de faire de la vieille politique avec ses accords d’appareils et ses confusions", explique-t-il au JDD. Une affirmation qui exclut de facto un rapproché avec le mouvement Génération.s de Benoît Hamon, contrairement à l'alliance entre les deux hommes lors de la dernière élection présidentielle. "Il existait une possibilité de faire gagner nos idées (en 2017, ndlr). Finalement, l’échec a été assez retentissant. Il n’est pas interdit d’apprendre de ses erreurs."
"Hulot a perdu tous ses arbitrages"
Le leader des Verts en profite également pour égratigner Nicolas Hulot, devenu, selon lui, "la caution verte du pouvoir". Le ministre de la Transition écologique et solidaire "sait qu’il a perdu tous ses arbitrages : sur le glyphosate, la souffrance animale, la santé alimentaire…", attaque Yannick Jadot. "Le gouvernement est gangrené par les lobbys. La majorité à laquelle il appartient a balayé d’un revers de main tous ses engagements. Il a été un formidable éveilleur de consciences mais, depuis qu’il est dans ce gouvernement, il donne une image résignée de la politique", tance-t-il. "L’écologie au pouvoir, c’est l’action, pas le renoncement."